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Wallace Stevens (mardi, 18 mars 2008)

LA MAISON ÉTAIT TRANQUILLE ET LE MONDE ÉTAIT CALME

« La maison était tranquille et le monde était calme.
Le lecteur devint le livre ; et la nuit d’été

Fut comme l’être conscient du livre.
La maison était tranquille et le monde était calme.

Les mots furent parlés comme s’il n’y avait pas de livre,
Sauf que le lecteur s’inclinait vers la page,

Voulait s’incliner, voulait être avant tout
L’étudiant pour qui son livre est vérité, pour qui

La nuit d’été est comme la perfection de la pensée.
La maison était tranquille parce qu’elle devait l’être.

La tranquillité faisait partie du sens, partie de l’esprit :
Accès parfait à la page.

Et le monde était calme. La vérité dans un monde calme,
Dans un monde où il n’y a pas d’autre sens, lui-même

Est calme, lui-même est l’été et la nuit, lui-même
Est le lecteur qui se penche et qui lit. »
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Wallace Stevens
Description sans domicile
Traduit de l’américain
et préfacé par Bernard Noël
Éditions Unes, 1989

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