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(Carnet des morts), un travail en cours (jeudi, 14 août 2008)

IMGP0569.JPGC’est ici que l’homme a trouvé sa langue. L’homme né d’une secousse, perdu dans la parole, trouvé dans la langue. C’est le Voyage d’hiver : Fremd bin ich eingezogen, / Fremd zieh' ich wieder aus.  La nature ne s’est pas seulement rétractée, elle s’est reproduite sans précaution. C’est vers la mort. Dans le cabinet sombre. Près des fleurs invisibles. Les longs cheveux blancs. Les mains croisées, le sourire bienveillant. C’est le cœur de la relation, personne ne peut y assister. Peut-être seulement les âmes errantes des ancêtres qui veillent dans ce rien qui est l’espace de la mort.

Ce n’était rien, une petite chose, une laisse de langue, un vieil objet oublié mais rare.
À peine un chant dans le Parc Rivière. Un rire d’enfant.

La voix est toujours plus douce que l’on croyait se souvenir. C’est un sortilège sans doute. Une conjugaison improbable, mais admirablement modulée.
Espacer les lettres c’est leur donner le rythme qui permettra peut-être le chant.
Espacer les lettres c’est leur offrir un peu du silence qui, tout à l’heure, les fera sonner plus sauvages, plus loquaces mais plus précises peut-être…

 

(travail en cours, extrait du chapitre II)

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