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Georges Bataille (dimanche, 02 mai 2010)

G Bataille. la littérature et le mal 1.jpg« Le doute m’angoisse sans relâche. Que signifie l’illumination ? de quelque nature qu’elle soit ? même si l’éclat du soleil m’aveuglait intérieurement et m’embrasait ? Un peu plus, un peu moins de lumière ne change rien ; de toute façon, solaire ou non, l’homme n’est que l’homme : n’être que l’homme, ne pas sortir de là ; c’est l’étouffement, la lourde ignorance, l’intolérable.

 

“J’enseigne l’art de tourner l’angoisse en délice”, “glorifier” : tout le sens de ce livre. L’âpreté en moi, le “malheur”, n’est que la condition. Mais l’angoisse qui tourne au délice est encore l’angoisse ; ce n’est pas le délice, pas l’espoir, c’est l’angoisse, qui fait mal et peut-être décompose. Qui ne “meurt” pas de n’être qu’un homme ne sera jamais qu’un homme. »

 

Georges Bataille, l’Expérience intérieure,

Gallimard, 1943, revu en 1954,

rééd. Coll. Tel n° 23

et in Œuvres complètes volume 5, Somme athéologique I

 

Georges Bataille, entretien avec Pierre Desgraupes à propos de la Littérature et le mal © ina

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