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Pascal Quignard, « Les désarçonnés » (mercredi, 12 septembre 2012)

DSCN1492 - Version 2.jpg« Il n’y a jamais de présent présent : erre partout un intervalle mort. Une place vide qui est la faim puis qui est “comme la faim” et qui erre d’être en être. Un laps qui est comme l’Avent. Toujours une attente traîne entre le perdu et l’imminent. L’emplacement vide que creuse la faim au fond du corps devient la paroi où se projette le rêve. Puis cette grotte, qui est une vieille mâchoire, donne asile au monde du langage. Alors c’est toujours une image vivante absente qui hante derrière la perception.

 

Visions qui est un passé, tel est toujours le rêve.

 

Passé sans présence qui est comme l’Être avant l’Être. »

 

 

Pascal Quignard

Les Désarçonnés (Dernier royaume VII)

Grasset, 2012


photographie © Claude Chambard

 

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