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Janos Pilinszky, « Trente poèmes » (vendredi, 17 février 2017)

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DR

 

« LIBÉRATION

 

Chiens en pantalon, voilà ce que nous étions

sans nos parures, sans nos masques,

des bêtes en sueur,

ours en jupe, oiseaux captifs.

 

Nous étions cela et maintenant

pour une minute

la main morte et le torse essoufé, inconscient

rayonnent, arides comme un ange.

 

QUAND MÊME

 

Voyez-vous dans la lumière de l’entrée

la tonnelle ? le banc chaulé ?

L’oppressant éloignement vert-ciré

des feuilles ? Et pourtant il s’est tenu là.

 

SUR LA CHAISE ET SUR LE LIT

 

Il n’y a plus de mots, plus d’êtres,

Mots et êtres m’angoissent.

Sans êtres, sans mots

Plus pure est la peur.

 

Et ceci ressemble à une chambre

Dedans du brouillard et peut-être un lit.

Couché sur le lit c’est peut-être moi.

Assis sur une chaise. Le lit est vide. »

 

Janos Pilinszky

Trente poèmes

Traduit du hongrois par Lorand Gaspar & Sarah Clair

Éditions de Vallongues, 1990

12:28 | Lien permanent | Tags : trente poèmes, lorand gaspar, sarah clair, vallongues, janos pilinszky