Adèle Nègre, « Résolu par le feu » (vendredi, 11 mai 2018)
« Longeant la rive
tu parles folle
la langue du geste
un théâtre à l’envi
elle chante sur le champ
où tu vis tu titubes ou
appelle cela danser
assertive ou tue
ivre remue
et entre
dérive rien
Vent qui retourne les pierres
qui retournent le vent qui rend visible
le qui-vive
la face à vif la vie d’affût
le vent aiguise la haie
lame si je vais au jardin c’est pour sentir
dans les plis de l’air
l’air même qui emplit mon air ouvrir
les dessous de l’œil solaire
les rais pénétrer l’impénétrable
J’ai taillé les sauges
spirales orageuses couleurs bataille
dans l’herbe constrictive
sauges torses à l’image du temps
les tenailles très hautes gris de Payne
un miroir de plus
ses feuilles noir de Mars au revers »
Adèle Nègre
Résolu par le feu
Préface d’Alexis Hubert
Bruno Guattari éditeur, 2018
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