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Meng Jiao, « Songe d’automne » (mercredi, 13 novembre 2019)

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« Le vieillard change du matin au soir

À osciller entre mourir et vivre.

Assis — un peu de vin — il se repose

Couché — mille visions le vide même.

La vue trop faible pour voir à la porte

L’ouïe trop fragile pour percer le vent.

Il est comme sa propre image peinte

Inapte à ressentir la même chose.

Tous les élans se sont finis en larmes

Mais il rêve une mort légère et blanche

Loin isolé de ses amis lettrés

Si proche des ermites des montagnes.

Ici le vert porte le deuil en jaune

Toute trace de vie est déjà loin.

Mais les saisons sans cesse se chevauchent

Mille songes bizarres se mélangent.

Au Sud jadis — léger — devant la mer

Au Nord — ici — pauvre — dans les rocailles.

Vieux souvenirs partis au gré des fleuves

La nostalgie d’un homme à son déclin

Attaché à l’automne du Sung-shan.

La houe ne suffit pas à le nourrir

Les habits de feuillage sont informes

Le tissu de poussière — irréparable.

Qui comprendra les poèmes anciens ?

Cachés dans les bambous démons et spectres

Le fer tranchant transformé en dragon…

Le lettré ambitieux a mille rêves

Mais la misère vient d’un cœur pervers

La poésie mène aux habits troués

Et là — près de mourir — toujours un gosse.

Faire de la musique — pas du bruit

Le bruit rend sourd écarte de la Voie

Ces mots sont un brasier au fond du cœur

On les écrits au sommet des montagnes. »

 

Meng Jiao, bien que plus âgé, était dans le cénacle de Han Yü (cf. le post précédent), où il avait la place de vieux sage sans aucune ambition politique.Ils ont beaucoup écrit ensemble.

 

Meng Jiao — 751-814

in Ombres de Chine

« Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue »

Choix, traduction et commentaires : André Markowicz

Inculte / Dernière marge, 2015

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15:24 | Lien permanent | Tags : meng jiao, songe d'automne, andré markowicz, ombres de chine, inculte, dernière marge