UA-62381023-1

Georg Trakl, « Au bord du marais », 3 traductions (jeudi, 14 novembre 2019)

Trakl-250x250.jpg

 

« Au bord du marais

Promeneur dans le vent noir ; les roseaux secs chuchotent doucement

Dans le calme du marécage. Au ciel gris

Passe un vol d’oiseaux sauvages ;

Diagonale sur les eaux sombres.

 

Tumulte. Au fond d’une cabane délabrée,

La pourriture aux ailes noires prend son envol ;

Des bouleaux rabougris gémissent dans le vent.

 

Soirée dans une auberge abandonnée ; sur le chemin du retour

S’attarde la douce mélancolie des troupeaux qui paissent.

Apparition nocturne : des crapauds sortent des eaux argentées.

Traduction Henri Stierlin

Rêve et folie & autres poèmes

suivi d’un choix de lettres traduites par Monique Silberstein & de Crépuscule et anéantissement par Jil Silberstein

GLM, 1956, rééd. augmentée Héros Limite, 2009

 

 

Au bord du marécage

Voyageur dans le vent noir ; doucement murmure le roseau mort

Dans le silence du marécage. Dans le ciel gris

Suit un passage d’oiseaux sauvages ;

Diagonale au-dessus d’eaux obscures.

 

Tumulte. Dans la hutte en ruine

Bat de ses ailes noires la pourriture :

Des bouleaux atrophiés soupirent au vent.

 

Soir dans la taverne abandonnée. La douce mélancolie des troupeaux en pâture

Imprègne le chemin du retour,

Apparition de la nuit : des crapauds émergent d’eaux argentées.

Traduction par Marc Petit & Jean-Claude Schneider

Œuvres complètes

Gallimard, 1972

 

 

Au bord du marais

Errant dans le vent noir ; dans le calme du marais

Murmurent les roseaux morts. Dans le ciel gris,

Suit un vol d’oiseaux sauvages ;

De biais au-dessus des sombres eaux.

 

Tumulte. Dans la hutte défaite

S’élève sur ses ailes noires la pourriture ;

Des bouleaux estropiés gémissent dans le vent.

 

Soir dans la taverne abandonnée. La douce tristesse des troupeaux du pacage

Enveloppe le chemin du retour,

Apparition de la nuit : des crapauds surgissent des eaux argentées.

Traduction Eugène Guillevic

Quinze poèmes

Illustrations d’Étienne Lodeho

Les Cahiers d’Obsidiane, 1981

15:40 | Lien permanent | Tags : georg trakl, au bord du marais, henri stierlin, marc petit, jean-claude schneider, eugène guillevic, héros-limite, gallimard, obsidiane