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Su Shi, « Écrit pour les adieux de Cen » (jeudi, 29 novembre 2018)

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Portrait imaginaire de Su Shi par Zhao Mengfu

 

« Paresse semble souvent pareille au calme,

Mais le calme est-il l’élève de la paresse ?

Maladresse est tout près de droiture

Mais la droiture est-elle maladroite ?

Vous êtes calme et droit, messire,

Naturel et délié au gré des circonstances.

Hélas ! moi, que fais-je encore ?

De vous avoir connu, je tire nouvelles joies.

Je ne vais pas contre le monde,

Nous sommes simplement différents.

Moins habile qu’un pigeon dans les bois,

Plus lent qu’un poisson sous les glaces.

La droiture parfois s’étire et se déploie,

Le calme n’est jamais définitif.

Et moi je souffre de ces maux

Que ne guérissent ni aiguilles ni simples.

Au moment du départ, étonné des alcools si légers,

Et après les adieux, laissé seul dans les larmes.

Nous nous reverrons un jour, c’est certain,

Même si, j’en ai peur, la vie publique nous éloigne.

Je m’en remets seulement au rêve des anciennes collines

Qui vous emmènera dans ma pauvre chaumière. »

 

Su Shi (Su Dungpo) – 1037-1101

« La dynastie des Song du Nord »

Traduit par Stéphane Feuillas

In Anthologie de la poésie chinoise

La Pléiade, Gallimard, 2015

17:54 | Lien permanent | Tags : su shi, su dungpo, écrit pour les adieux de cen, stéphane feuillas, anthologie de la poésie chinoise, la pléiade, gallimard