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  • Umberto Saba

    umberto-saba.jpgMon enfance fut pauvre et heureuse
    grâce à peu d’amis, quelques animaux,
    près de moi une bonne tante que j’aimais
    comme ma mère, et dans le ciel Dieu immortel.

    À l’ange gardien était réservée
    la nuit la moitié de mon oreiller.
    Plus jamais son ombre chérie n’est venue en rêve
    après la première douceur de la chair.

    Un rire irrépressible s’emparait de mes camarades
    et moi j’étais saisi d’une étrange ferveur
    quand je récitais des vers à l’école.

    Sifflets, chœurs de cris d'animaux,
    je me revois encore au fond de cet enfer, et j’entends
    seule en moi une voix qui m’approuve.



    Umberto Saba

    poème 4 de “Autobiographie” (1924)

    traduit de l’italien par Odette Kaan

    in Il Canzoniere

    L’Âge d'homme, 1988