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Fabrice Caravaca, « La falaise »

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« Quand la marche devient bégayante et qu’une sourde fatigue pèse plus lourd sur ses épaules l’homme ne songe pas à marquer de temps d’arrêt. Chaque pas lutte contre l’inertie et tous les pas à l’envers possibles. L’homme dans l’écriture de sa marche, dans le dessein de sa marche n’imagine pas qu’il soit envisageable de rebrousser chemin. Il est en route à n’importe lequel des moments du jour et de la nuit. Il est attiré vers un horizon simple. Il ne rebrousse pas chemin : il tourne, il fait des boucles. Des sortes de cercles qui sans être précisément concentriques pourraient le devenir. L’homme réaliserait ainsi des marches allant d’un centre vers des lointains à venir et inversement. Un va-et-vient incessant mais qui n’a rien de commun avec un retour en arrière. Qui se situe dans une succession de mouvements créateurs d’énergie, de pulsion et d’images. L’homme fatigué baisserait peut-être un peu la tête. Son visage serait presque un espace du corps parallèle au sol. Ses épaules formeraient de plus en plus un arc voulant lancer des èches au ciel. Ses bras continueraient d’être des balanciers et créeraient toujours des déséquilibres. »

 

Fabrice Caravaca

La falaise

Æncrages & co, 2014

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