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  • Ryoko Sekiguchi, « La Voix sombre »

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    « Il fut un temps où l’on s’échangeait des mèches de cheveux en gage d’amitié. Conserver une partie du corps d’un ami n’avait rien d’anormal, cette pratique a perduré jusqu’au xxe siècle. Mais aujourd’hui, on s’est retiré du territoire du corps pour entrer dans une zone sans odeur ni toucher. Car les cheveux appellent le toucher.

     

    La voix est la seule partie du corps que l’on ne puisse pas enterrer. On peut enterrer les cordes vocales ; pas la voix, les ondes enregistrées.

     

    Les photos sont des traces mais la voix est bien une extension du corps.

     

    De la peau et des cheveux on peut dire qu’ils sont plus proches du corps, plus concrets ; on peut dire qu’ils sont le corps même. Il n’empêche ; ils parlent moins de la personne que le corps. La voix, elle, peut parler des deux. »

     

    Ryoko Sekiguchi

    La Voix sombre

    P.O.L, 2015