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Tang Yin, « Chanson de l’ermitage des Fleurs de pêcher »

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Tang Yin

 

« Au val des Fleurs de pêcher, il est un ermitage,

Dans l’ermitage des Fleurs de pêcher vit un immortel.

L’immortel des Fleurs de pêcher cultive des pêchers,

Il cueille leurs fleurs qu’il vend pour acheter du vin.

Quand il est sobre, il reste assis devant les fleurs.

Quand il est ivre, il va dormir au pied des fleurs.

À moitié ivre, à moitié sobre, jour après jour,

Fleurs tombées, fleurs écloses, année après année.

Son seul désir, vieillir et mourir entre fleurs et vin.

Son déplaisir, se courber devant chars et chevaux.

Poussière des chars et des chevaux, plaisir des riches,

Une coupe de vin, une branche en fleur, lot du pauvre.

Comparez le sort des grands et des humbles,

Les uns à ras de terre, les autres au ciel.

Comparez le pauvre aux chevaux d’attelage,

Ils courent sans répit, je vis tout à mon gré.

Les autres rient de moi et me traitent de fou.

Je ris des autres qui n’y entendent goutte.

Qu’ils pensent aux cinq tombes impériales,

Terre à présent labourée, sans fleurs ni vin. »

 

 Tang Yin (1470-1523)

La dynastie des Ming in Anthologie de la poésie chinoise

Traduit par Martine Vallette-Hémery

La Pléiade/Gallimard, 2015

 

Peintre et poète, Tang Yin,

l’Ermite des Six Métaphores,

accusé de fraude au doctorat, resta dans son ermitage des Fleurs de pêchers, où il vécut de ses peintures et de ses poèmes.

 

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