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  • William Butler Yeats,«Michael Robartes et la danseuse»

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    DR

     

    « Au point du jour

     

    Fut-ce le double de mon rêve

    Que la femme couchée à mon côté

    Rêva, ou bien partageâmes-nous le même rêve,

    Dans la première lueur froide du jour ?

     

    Je pensais : “Il est un torrent

    Sur le anc de Ben Bulben,

    Que toute mon enfance tint pour cher ;

    Si je partais au bout du monde

    Je ne pourrais trouver chose aussi chère.”

    Mes souvenirs ont si souvent

    Exagéré les délices de l’enfance !

     

    J’aurais voulu le toucher comme un enfant

    Mais, je le savais, mes doigts n’auraient touché

    Que de l’eau et des pierres froides. Je m’emportai,

    Accusant même le Ciel d’avoir

    Pris ce décret parmi ses lois :

    Rien de ce que nous aimons à l’excès

    Ne se laisse estimer au toucher.

     

    Je s ce rêve à l’approche du jour,

    L’aube soufait sa froide rosée dans mes narines.

    Or celle qui est couchée à mon côté

    Avait, dans un sommeil plus amer,

    Vu le cerf merveilleux d’Arthur,

    Le noble cerf blanc, bondir

    Dans la montagne, de rocher en rocher. »

     

    William Butler Yeats

    Michael Robartes et la danseuse, suivi de Le Don de Haround Al-Rachid

    Bilingue

    Présenté, annoté et traduit de l’anglais par Jean-Yves Masson

    Verdier, 1994