Ayukawa Nobuo, « Poèmes 1945-1955 »
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« L’homme qui marche
La falaise s’effondre
Par moments sur la pente les herbes sèches frémissent
Un peu partout dans le vaste panorama
Par moments les fils électriques stridulent
Debout aux confins de cette ville-là
Allez savoir pourquoi tirer sur une simple cigarette est si bon
Ce n’est qu’un chemin désolé qui se déroule
Sous la lune diurne
Parfois il arrive qu’un homme
Venant de loin vers ici se rapproche
Ce n’est rien de plus que cela
Qui fait croire que l’automne du monde se fera plus intense
Seul l’homme qui marche sur ce chemin de solitude assurément
Connaît les frissons nobles et froids
Tout passe
Mais dans ce bref instant où en silence tu le croiseras
Quelle beauté inouïe tu découvriras
Sur le front rendu blême par la tristesse
De l’homme vêtu des habits noirs du deuil
Par exemple tu pourrais surprendre un remous de petites boucles de cheveux ! »
Abukawa Nobuo
Poèmes 1945-1955
Traduction de Karine Marcelle Arneodo
Postface de Karine Marcelle Arneodo & Olivier Gallon
La Barque, 2017