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Bernard Lesfargues, « Chanson de Bernard le Mauvais »

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DR

 

« J’ai laissé mon cœur

mon cœur de palombe

j’ai laissé mon cœur

là-bas en Navarre

dans cette petite ville

qu’on appelle Ujué.

Dans cette ville

souffle le vent fou

j’y ai laissé mon cœur

mon cœur de tourterelle

là-bas dans l’église

auprès de l’autel.

Dans l’église hulule

un vent sauvage et fou

j’ai laissé mon cœur

dans un reliquaire

de cuivre et d’argent

mon cœur de pigeon.

Mon cœur mon amande

veuve de ton sang

mon cœur de tourterelle

qui plus ne roucoule

j’ai perdu ta peine

oublié ta plainte.

L’oiseleur t’a pris

et t’a enfermé

dans un reliquaire

mon cœur quel désastre

pigeon silencieux

cœur qui ne bat plus.

Jolie est la cage

et vaste l’église

dehors la tempête

matraque les arbres

et le vautour plane

dans des tourbillons.

Le vautour qui fait

peur aux passereaux

et veut t’emporter

mon cœur ma tourterelle

mon amande sèche

et ma vie flétrie.

Qui veut t’emporter

ô pure merveille. »

 

Bernard Lesfargues

La braise et les flammes — Poésie [in]complète 1945-2000

Bilingue : occitan-français

Version française de l’auteur

Jorn, 2001

http://www.editions-jorn.com/livre-lesfargues.htm

 

Bernard Lesfargues, merveilleux poète en occitan et en français, bel éditeur – Fédérop –, fin traducteur de l’occitan, du catalan et du castillan, est mort vendredi à 93 ans.

Une bibliothèque porte son nom depuis 2006 à Barcelone, 373, avigunda Diagonal.

Pensées pour Michèle, sa compagne.

Commentaires

  • merci pour les mots du poète disparu mais présent dans les langues

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