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Franck Venaille, « L’apprenti foudroyé »

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DR

 

« Voici mes poignets assez fins pour qu’ils ressemblent à ceux d’une femme que l’on déshabille Je suis encore un adolescent triste qui réclame son père Mon déjà vieux père qui peine à porter sa valise quand nous nous retrouvons légers Et je suis ce fils mystérieux qui t’a tant fait pleurer mais qui maintenant appelle tes mains de menuisier du Faubourg Reviens Nous boirons jusqu’à nous retrouver Jusqu’à ce que je te ressemble Reviens Apporte aussi ta musette d’égoïsme et ton mépris pour tout ce que j’aime Reviens un soir déjà mon vieux père Que je cherche ton visage dans le meeting de la gare Que la nuit soit moins froide à mon dos Reviens oh viens de ta maison où l’on boit du vin chaud — »

 

Franck Venaille

L’apprenti foudroyé. Poèmes : 1966-1986

Éditions Ubacs, 1986

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