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Bao Zhao, « Retour au pays en rêve »

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« En retenant mes pleurs, j’ai franchi les murailles,

Mon épée bien en mains aux carrefours déserts.

Des tourbillons sableux volent dans le ciel noir

Et mon cœur esseulé ne pense qu’au pays.

Retrouvant chaque soir l’oreiller solitaire,

Je rêve qu’un instant je m’en reviens chez nous.

Mon épouse m’attend, souriante à la fenêtre

En déroulant la soie sur son métier chantant.

Quel bonheur de conter notre séparation

Avant de retrouver la couche de satin.

Nous coupons l’orchidée, au parfum sans pareil,

Cueillons le chrysanthème, splendeur inégalée.

D’un coffret elle sort l’hellébore odorant,

De sa manche elle tire des herbes fragrantes.

Quand je suis dans mon rêve, il n’y a plus d’espace,

Mais quand vient le réveil un fleuve nous sépare.

En m’éveillant soudain je pousse un vain soupir ;

Quelle détresse alors où mon âme s’envole !

Un vaste flot laiteux s’étale à l’infini,

Les sommets imposants s’élèvent jusqu’au ciel.

Les vagues tour à tour s’en vont et s’en reviennent,

Le vent et la gelée s’accroissent puis déclinent.

Le pays où je suis, ce n’est pas mon pays.

Hélas ! je n’ai personne à qui dire ma peine. »

 

Bao Zhao ­– 414-466

Les Six Dynasties ( de la fin des Han à la fin des Sui, 196-618)

Traduit par François Martin

in Anthologie de la poésie chinoise

Pléiade / Gallimard, 2015

Commentaires

  • c'est ce jour, ou juste hier, le grain d'une voix, tellement là, je vais si je peux, lui répondre, dire qu'il est entendu...

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