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Louise Glück, « Matines »

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DR

 

« Tu veux savoir ce que je fais de mon temps ?
Je marche dans la pelouse devant la maison, je feins de 
désherber. Tu devrais savoir 
que je ne mets jamais à genoux pour désherber, arracher 
des bottes de trèfles des parterres de fleurs : en fait,
 je cherche le courage, une preuve 
que ma vie va changer, mais 
cela prend un temps infini, l’examen de 
chaque botte pour y trouver la feuille 
symbolique, et bientôt l’été s’achève, déjà 
les feuilles virent de couleur, encore et toujours les arbres malades 
s’en vont les premiers, les mourants deviennent 
jaune luisant, alors que quelques sinistres freux jouent 
leur musique de couvre-feu. Tu veux voir mes mains ?
Aussi vides à présent qu’à la première note.
Ou le but était-il
De continuer sans un signe ? »


Louise Glück
L’Iris sauvage (1992)
Traduit de l’anglais (États-Unis) et préfacé par Marie Olivier
Bilingue
Gallimard, Du monde entier, 2021

 

De son jardin, Louise Glück, tire sa poésie, faite de rapport au divin, à l'humain, à la nature. Elle nous dit ce qu'il y a de plus tragique dans ces vies qui sont de brèves floraisons.

Commentaires

  • merci cher Claude.

    à la revoyure. fait bien longtemps que pas.
    t'annonce réédition de Partition blanche, livre reçu et corrigé, qui
    reprend son premier titre : Mensch. éditions Faï fioc. T'en adresserai un exemplaire. Je vous embrasse tous deux.

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