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  • Louise Glück, « Les lys blancs »

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    Alors qu’un homme et une femme plantent

    un jardin entre eux comme

    un lit d’étoiles, ils sont là

    à s’attarder un soir d'été

    et le soir se

    refroidit de leur terreur : tout ça

    pourrait prendre fin, il est capable

    de tout dévaster. Tout, tout

    peut disparaître, à travers l’air embaumé

    les colonnes étroites

    s’élèvent inutiles, et au-delà,

    une mer déchaînée de coquelicots —

     

    Chut, mon amour. Peu m’importe

    le nombre d’étés qu’il me faut vivre pour revenir :

    cet été, nous sommes entrés dans l’éternité.

    J’ai senti tes deux mains

    m’enterrer pour libérer sa splendeur.

     

    Louise Glück

    L’iris sauvage

    Traduit de l’anglais (États-Unis) et préfacé par Marie Olivier

    Bilingue

    Gallimard, « Du monde entier », 2021

     

    Pour saluer Louise Glück,

    née le 22 avril 1943 à New York et morte le 13 octobre 2023.

  • Natsume Sôseki, « Par un rêve de papillon… »

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    Par un rêve de papillon, tâchons à poétiser,

    Restons d’abord loin des hommes, dans un hameau de peinture !

     

    Les fleurs, aperçues à travers le store, apportent le calme ;

    Le vent, passant dessus les terres, ne laisse aucune trace.

     

    Au petit pavillon, thé préparé, fumée qui s’élance ;

    Dans la cour à midi, livres à l’évent, moineaux qui piaillent.

     

    Le siège où l’on se clarifie la pensée, paix quotidienne.

    Après le poème, le silence avec un chaud soleil.

    24 septembre 1916

     

    Natsume Sôseki

    « La période de Meian »

    In Poèmes

    Traduit du chinois  (Japon), présenté et annoté par Alain Colas

    Le Bruit du Temps, 2016