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les compagnies silencieuses

  • Ariane Dreyfus, « Les compagnies silencieuses »

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    Le lendemain du jour

     

    « Comme une femme se glisse sous un homme

    Je lis votre écriture

     

    Ou alors c’est moi qui écris couchée

    La page blanche fait cette lumière où j’oublie de me voir

    Toujours commencée

    Il y a un côté où l’encre n’est pas sèche

    Qui mène jusqu’à vous

     

    Quand vous me lisez vous le dites

    Ou jamais

    Je prends toutes les étoffes selon la chaleur

    Les morceaux de vie selon

    Ma bien future mort

     

    Je n’étais pas penchée sur le vide

    Une femme sur un homme

     

    Qui écrit n’est pas longtemps une jeune fille

    Plutôt souvent

     

    Il faut des mots pour se glisser entre eux

    Y voir

    Aucun n’est vrai tout seul

    Heureusement le tumulte ne refuse pas la main

     

    Tant de poèmes que je suis cachée dans toute la forêt ?

    C’est vous qui choisissez

     

    L’écorce que vous dites que j’ai touchée. »

     

     

    Ariane Dreyfus

    Les compagnies silencieuses

    Flammarion 2001