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  • Marek Bienczyk, Tworki

    bca1f2aa7460ee001f361dcfdf81df42.jpgMarek Bienczyk
    Tworki
    Traduit du polonais par Nicolas Véron
    Coll. Denoël & d’ailleurs
    14x20,5 ; 272 p. ; 20 € ; isbn : 2.207.25630.8
    On l’attendait ce nouveau roman de Marek Bienczyk paru en Pologne en 1999. On l’attendait tant que l’on craignait presque d’être déçu. Que nenni ! Un grand livre, voilà ce que le résident de la Prévôté à Bordeaux, à l’automne 2004, nous envoie par-dessus les frontières.
    « C'est du dessous de ma paupière, c'est du fond de la rivière que ces mots sont venus au monde. Au commencement, oui, était l'écriture, de hautes lettres trop serrées, disgracieuses, qui se disputent la place et entravent l'envol de la phrase. L'un dira que les mots ne se pressent guère d'atteindre le point, l'autre que quelque chose les retient, et tous diront, moi le premier, qu'en vérité ils voudraient pouvoir encore reculer, rebrousser chemin, mais qu'il n'est plus temps. Il faut leur offrir une dernière chance de remplir la ligne, de respirer à pleins poumons d'une marge à l'autre, maintenant que tout est consommé, ou que rien n'a plus d'importance », ainsi commence ce roman qui se déroule en Pologne, à Varsovie, à Tworki – qui est le nom de l’hôpital psychiatrique de la capitale polonaise – pendant la Seconde Guerre mondiale. Et Tworki, l’asile de fous, devient un asile tout court pour quelques-uns : Jurek saucisson-sec, Sonia, Olek, Danka, Janka, Marcel, Rubens, Zorro et Antiplaton…
    Dans une langue remarquable d’invention, de rythme, truffée de rimes internes rares et d’allitérations – le traducteur a du réellement en baver –, Marek Bienzcyk propose une vision de l’Histoire inattendue et absolument significative de sa vision de l’homme et du monde. L’empathie est ce qui gouverne l’œuvre de cet écrivain rare qui nous montre qu’un peu d’amour peut changer bien des destins courus d’avance. Tout de sensibilité retenue, de compassion affectueuse, de dérision pertinente, Tworki nous parle de nous, d’un nous fraternel et mélancolique, d’un nous naturellement heureux, ce nous rêvé qui dans ce monde en guerre permet à ces êtres d’échapper à l’horreur. Mais la tragédie domine trop ce monde pour que l’on puisse lui résister toujours. Car ce monde où les malades traînent en pyjamas rayés est à une épaisseur de feuille de papier de celui des déportés – qui n’est déjà plus le monde d’être celui de l’horreur. L’hôtel Polski est bien là, terrible piège, le ghetto, les insurrections, la résistance, oui, tout cela a bel et bien existé à deux pas de Tworki où l’on pouvait croire que la vie file sur les rails du petit train de l’amour… mais l’Histoire rattrape toujours les histoires. C’est à cela, à cette embellie et à cette déroute, que Marek Bienzcyk nous fait assister, mais on aura compris qu’il nous donne, à chaque pages, toutes les raisons de croire encore que l’amour, l’amitié, une certaine légèreté et une certaine ironie valent mieux que tous les cynismes, les calculs, et les plus viles volontés de puissance.

  • Sophie Chambard, boîtes à papillons, exposition du 15 mai au 8 juin 2007, château Bonnefont, Talence

    c4d96813e4f5238abfa9765416d826ef.jpgChère Toi : Il faut se pencher pour continuer à vivre. Ce sont les premières lignes du jour. Ce n’est pas une mince affaire. Le visage tourné vers l’autre, une chance, une façon de garder le monde habitable, les plaisirs & les jours… Le visage tourné vers l’eau, je résiste, puis me laisse entraîner : battements d’ailes, battements du cœur qui résiste à l’anéantissement, vivre, contre l’oubli, envoyer des messages vers l’autre, une petite tentative pour figer le temps. Oui. Je m’exalte. Permets-moi de me perdre à mon tour. Il faut toujours garder une ouverture, un papillon peut s’y engouffrer.  Tout ce qui est proche dans tes boîtes, le vert, les feuillages qui bougent & que l’on ne perçoit pas puisqu’ils sont de l’autre côté du regard. Tes boîtes sont pleines de tous les mots que chacun a écrit, que tu as su attraper, qui sont devenus les tiens, à toi qui nous les restitues. Le papillon ne tombe jamais des mains, on l’aura remarqué. Crac ! obturé. Rien n’a bougé. Rien n’a bougé sauf l’amour. Un couple d’amoureux dans le paysage, nuée de papillons, on voit bien qu’ils sont sous la protection l’un de l’autre. C’est une histoire d’amour. «Mets tes petits bras, là, tout autour de mon cou, on ne pourra peut-être pas les dénouer» dit l’un ou l’autre à l’un ou l’autre. Il faut en convenir, y consentir, ces papillons sont des messages. Une page d’amour + une page d’amour + une page d’amour…  Quelque part, tout près du cœur. La lettre d’amour, rien d’autre. La lettre d’amour commencée il y a longtemps, une réflexion sur le temps, sur l’image, sur l’écriture, sur l’image & l’écriture de l’autre. Oui, comment le temps s’écoule… tel les éphémères dans le jardin des âmes, épouvantés de se trouver en lieux sauvages & étranges sans aide & secours de personne. Comment on devient soi-même, comment… S’écrire est une destination, s’aimer est la destination. Cette façon de dire : «Jamais je n’oublierai cette journée.» «Maintenant je sais où je suis.». Cette façon de s’étrangler de rire & aussi de pleurs puisque l’amour hésite entre conséquence  & inconséquence. Cette carte postale en boîte est une invitation à la correspondance amoureuse – to be affected with excessive love, love tenderly –, il suffit d’ajouter l’adresse ou, mieux, de la porter soi-même à destination en ayant l’air de rien. Peu importe cette autre histoire – cette autre intrigue – c’est la nôtre, c’est notre Histoire. Peu importe, si on nous demandait de brûler nos lettres nous avons les tiennes qui les contiennent toutes. Jamais notre histoire ne fut si jeune qu’entre tes mains. Jamais notre amour ne fut si jeune que dans tes boîtes, que dans les ailes de tes papillons, toutes espèces confondues. Tu nous écris, c’est ce qui compte, ce qui donne l’allure du monde – infime est ce qui sépare, un souffle ( a touch, a touch, écrit James Joyce ), ce n’est que cela, que fait donc la cohorte des anges ? –, la langue la plus charnue qui soit, la langue qui contient le plus grand nombre d’informations qui soit, des informations sur notre état. Un jour, je me souviendrai de la scène, je m’y perdrai au présent, c’est cela que tu nous répètes encore & encore, discrètement mais sans hésitation. Cette mémoire se souvient de nous, découpe nos fidélités aussi bien que nos infidélités & les colle à notre avenir où l’enfance est un rêve d’enfant. Nous ne pouvons pas nous tromper, nous allons vers la rencontre. Partout où nous sommes tes papillons nous précèdent, ils sont toujours frais & libres alors que nous sommes à bout d’arguments. Ils ne connaissent pas de décalage horaire, pas de mauvaises routes, pas d’incidents techniques. Ils ont le temps que nous n’avons pas. On les collectionne puisqu’ils vivront après notre disparition, qu’ils nous représenteront dans un monde où nous ne serons plus. Toutes les couleurs, toutes les matières, toutes les langues, toutes les philosophies sont les leurs. Ils racontent tout ce que nous ne pouvons pas dire, tout ce que nous ne pouvons pas comprendre, tout ce que nous ne pouvons pas savoir : Seul, nu, en cœur, en vue … Étoile errante. La merveille et l’obscur. Comme tout serait simple alors. Si tout pouvait n’être qu’ombre. Ni être ni avoir été ni pouvoir être. Du calme. La suite. Attention. Il n’est pas difficile de fermer les yeux, de ne plus trouver la face du jour, de multiplier les fragments d’obscurité. Se persuader que l’on est enchanté. Et après ? Amiral, nous avons un peu dérivé, ai-je dit. Encore ? dit-il. Cela en effet nous arrivait souvent. La seconde caravelle disparut aspirée par la grande mer océane. Amy Delurès envoie un baiser à son papa qui la photographie. Pourtant notre histoire est unique – plaisir, souffrance, folie, musique, secret, énigme, langues & sexes mêlés –, pourtant notre correspondance est unique – phrases, sens, énigmes, folies, langues & sexes mêlés –, pourtant nous vivons avec un bruit très particulier, unique, dans l’oreille, celui de notre cœur, celui de notre sang qui pulse, qui nous rappelle que nous sommes encore vivants. Qu’importe, nous vivons dans la langue même & c’est cela qui, ici, est exposé. La langue, la vie de la langue. La langue, l’histoire de la langue, le passéprésentfutur de la langue, un portrait de la langue en boîte de papillons. Papillons de papier, papillons d’enfance, papillons de rêve, papillons… ces papillons ne s’attardent pas dans les bois, dans les jardins, dans les haies, ils habitent entre les lignes de nos histoires, entre le rire & l’oubli, entre le symbole & le mystère, entre le réel & la folie du réel, entre le doux sentiment & le phantasme cru… Ils sont le lien entre générations, entre époques, ils interceptent les discours familiaux & les utilisent pour en restituer le meilleur, non sans une certaine ironie, une tendre ironie. Ils ne sont pas du côté de la haine, de l’injustice, de la concentration des pouvoirs, du parjure, de l’ignoble, tout au contraire ils nous entraînent vers ce que nous avons de plus partageable, de plus compassionnel. En deux mots, trois images, quatre bouts de papier, beaucoup de savoir faire, de sensibilité & d’enthousiasme, avec un sentiment esthétique net, une vraie intelligence du réel, à la juste jointure entre affectivité & réflexion sur l’art en soi, c’est à une correspondance, un autoportrait, un journal, une façon de calendrier… en un geste prodigieusement elliptique qui nous donne en même temps le monde, le texte et l’image, ce qui est dit dans le non-dit, ce qui est perçu dans l’invisible, ce qui est commun à chacun et qui est soudain révélé à tous, que tu nous invites à partager & ce partage est résolument utile & prodigieusement sincère car ces évènements n’eurent lieu à aucun moment, mais existent toujours.

  • Anne-Marie Garat : Depuis toujours maintenant

    5c30f6fe82466b1ffadba0a042ae30a9.jpegAu bord de l’estuaire, il arrive que le partenaire secret qu’est la littérature que nous aimons, qui nous touche au cœur, à laquelle nous confions, et réciproquement, nos doutes et nos plaisirs, soit plus subversive par la grâce de la précipitation du temps, précipitation octroyée par le toro bravo qu’est le mascaret. Quiconque ne connaît pas cette vague, ne l’appréhende pas dans ce qu’elle a d’inouï, de démentiel, risque de rester au bord de la langue et de l’univers absolument cohérent d’Anne-Marie Garat. Risque, car si dans l’absolu cette connaissance est une force supplémentaire que le lecteur a en partage avec l’auteur, tout le monde ne peut évidemment pas connaître le mascaret, la vie de l’estuaire de la Gironde, avec ses après-midi d’été grillées, où l’on peut simplement à l’ombre de la pente du toit s’allonger et lire ou, dans la fraîcheur d’une pièce bordée de murs épais en pierre de Bourg écrire, c’est à dire : aimer.

    Au bord de l’estuaire, Anne-Marie Garat a «appris les ciels» et dans leurs verticalités, renversant la tête en arrière, elle a croisé – comme on se croise en tauromachie – les nuages, la «matière confuse, hésitante, substance sans contours, sans lignes arrêtées» des nuages. Au bord de l’estuaire, en face de Blaye, Anne-Marie Garat a commencé une histoire d’amour, un roman d’amour – un romancero dirait mon ami José Manuel Fajardo  –, avec Jaufre Rudel. L’amour de loin du troubadour de Blaye est le titre d’un livre mince mais considérable d’Anne-Marie Garat. Les beaux livres se construisent dans l’amour, sans doute dans l’amour de loin «Ja mais d’amor no-m gauzirai / si no-m gan d’est’amor de loing». Ainsi, douceur, temps, nouveau, chant, désir, amour sont les mots de la littérature depuis le XIe siècle. Ainsi, ils sont au cœur du lexique d’Anne-Marie Garat depuis qu’elle écrit et pour nous ses lecteurs depuis l’année de grâce 1984 où parut, chez Flammarion, l’Homme de Blaye, instant de la naissance de l’auteur Anne-Marie Garat, sans doute parmi les premières «douleurs et douceurs d’engendrement à soi» .

    Un jour vient où l’on aime de plus en plus loin, parce que les autres disparaissent, passent sur l’autre rive de ce qui est encore un estuaire mais que l’on ne franchit que dans un seul sens. Il y a longtemps que le bac Les Deux Rives ne fait plus le voyage. Comment revenir d’un lointain qui s’approche… Comment revenir d’un côté où l’on écrit de dos, où l’on marche de dos, où l’on aime de dos… Il faut interroger les livres qu’Anne-Marie Garat nous envoie de loin, des livres comme des lettres d’amour, comme les photographies d’un album de famille qu’elle nous adresse d’un «passé [qui] ne se conjugue qu’au présent mortel».
    La disparition, la finitude, leurs irruptions dans notre vie et dans le corps des livres est une manière – pour ainsi dire : un devoir – pour nous qui restons encore de tisser la fine toile de notre histoire personnelle. Lorsque Anne-Marie Garat parle ses doigts tricotent les mots, cousent les phrases, maillent l’espace que la rencontre propose. Elle joint le geste à la parole. Elle modèle ce que sa langue sollicite, elle tresse sous nos yeux le motif de son œuvre. Elle nous fait deviner le motif dans le tapis. Elle nous demande : «Que lisez-vous, lorsque vous lisez ?» et elle répond de sa place, à sa place, non pas à la nôtre qui devons encore la conquérir dans l’invention du lecteur que nous devenons livre après livre.

    Écrire, c’est progresser.

    Suivre ou non l’itinéraire est une question que se pose l’écrivain faute de quoi il nous donne un livre convenu. Suivre ou non l’itinéraire est une question que devrait se poser le lecteur sauf à vouloir lire toujours le même livre, ce fameux non-livre qui rassure les non-lecteurs. Nous nous connaissons déjà. Oui. C’est pourquoi nous ne devons pas convenir de ce que nous connaissons déjà. C’est pourquoi nous devons réapprendre à lire à chaque livre, à chaque chapitre, à chaque paragraphe, à chaque phrase, à chaque mot. Ailleurs est ici. La langue est intarissable à condition que nous sachions la rouler dans notre bouche. Cette langue tanique, longue en bouche, grasse et charnue est le possible avenir de la littérature, est le possible de la vie. «Dans la bouche nous roulons, mâchons et mangeons les mots de poésie, de même que se mâche le vin d’ici.» Mais la littérature est en prose et seulement en prose comme on sait de plus en plus. Le travail d’Anne-Marie Garat outrepasse cette injonction ridicule. Le genre ne la préoccupe pas, puisque c’est d’écriture qu’il s’agit et de rien d’autre. Et l’écriture nous sauve de nous-même en refusant de s’approprier le minable petit secret, le misérable chant de l’enfant monstrueux que nous ne reconnaîtrons jamais.
    C’est qu’Anne-Marie Garat sait donner à son lecteur le sentiment qu’il s’approche en progressant dans chacun de ses livres – et surtout depuis Dans la pente du toit où un basculement a lieu – d’un secret, d’un sens très précis mais très caché dans lequel, avec les personnages, il doit s’engager au péril de sa propre mémoire. Écrire, c’est progresser. Chacun est pris dans le cours de l’écriture, entre le plus vif mouvement et la plus absolue immobilité, vers la rencontre. Dès lors, lire, c’est progresser.
    Dans les livres d’Anne-Marie Garat auteur et lecteurs se parlent, échangent, écrivent et lisent ensemble le roman de soi, le roman d’amour qui fait aimer dans l’autre ce qui fait écho en chacun.

    « Avant la mort, j’écrivais des romans. »

    Avant la disparition du père et de la sœur, coup sur coup. Avant de se mettre dans, sur/sous, la pente du toit d’où, en équilibre instable elle pourrait se tenir aux côtés de Bohumil Hrabal tapant sur sa petite machine Perkeo – on se reportera vivement aux photographies de Magdi Senadji à propos de Bohumil Hrabal, de sa machine à écrire et de Prague  et aux nombreux livres de l’auteur de Une trop bruyante solitude et de Vends maison où je ne veux plus vivre. L’irruption de l’écrivain Tchèque, précède de peu l’irruption d’Andreï Tarkovski et voici qu’arrive – au cœur d’une lettre que le mari de l’auteur adresse, à travers le temps et l’espace par la grâce de la littérature, à Bohumil Hrabal – toute une ribambelle de compagnons d’écriture, d’images, de vie ceux avec qui ont bâti sa demeure. Cette pente du toit est la mise en demeure de ne plus écrire que l’essentiel en sachant : «qu’écrire n’a ni cause ni pardon à trouver sinon dans la résolution d’une langue, d’une matière sensible, qui acquiesce un peu à l’expérience maintenant».

    Depuis toujours maintenant.

    Ainsi de L’Amour de loin, Les Mal famées, Nous nous connaissons déjà, La Rotonde jusqu’à Une faim de loup – où à travers et aux côtés de la question du conte est posée celle de la relation grand-mère-mère-fille et des figures du mari, du père, de l’amant – et aujourd'hui Dans la main du diable (nous y reviendrons en détails) écrit « en dette aux premières amours de la lecture, quand on palpite, ivre de feux d’artifice, de sens éveillés, de la vie en plus de la langue, magique...» –, le travail d’écriture de la fille de l’estuaire, de l’amante de Jaufre Rudel, de la fille-mère-grand-mère, petit à petit, nous donne du monde une vision personnelle car Anne-Marie Garat – elle nous l’a si bien montrée dans Photos de famille ou dans Chambre noire –, comme une photographie qui se révèle lentement dans la solitude, le secret, de la chambre noire, nous raconte – alors qu’avec le temps nous sommes de plus en plus seuls, et que nous comprenons que ceux qui ont disparu «occupent le présent où nous les faisons vivre, ou bien [que] ce sont eux qui nous font vivre, qui justifient notre existence» – nous raconte, oui, l’amour qui fonde les histoires et les histoires qui fondent en nous la vie, la patience et l’impatience. Cet essentiel-là, Anne-Marie Garat nous l’écrit, nous le chuchote le soir, dans la moiteur de la chambre, dans l’épaisseur du livre, depuis la vigueur incroyable du regard d’enfant qui l’habite et l’éclaire, depuis toujours déjà, depuis toujours maintenant.

    « Maintenant ? Nous y sommes. Maintenant, nous aurons tout le temps. Raconte. »


    Bibliographie :
    Dans la main du diable, Actes Sud, 2006
    On ne peut pas continuer comme ça, « La Porte à côté », éditions de l’Atelier In8, 2006
    Une faim de loup. Lecture du Petit Chaperon rouge, Actes Sud, 2004
    La Rotonde, Actes Sud, 2004
    Nous nous connaissons déjà, Actes Sud, 2003
    Simulacres, avec Gilbert Garcin, Filigrammes, 2002
    Falaises et hâvre (collectif), Images en manœuvre, 2000
    Les mal famées, Actes Sud, 2000 et 2002 (Prix Marguerite Audoux)
    Istvan arrive par le train du soir, coll. «Fictions et Cie» Seuil, 1999
    L’Amour de loin, Actes Sud, 1998
    Dans la pente du toit, «Fictions et Cie» Seuil, 1998
    Merle, Seuil, 1996 et «Points» Seuil n°621, 1999
    Le Bassin d’Arcachon, mer intérieure, photographies de Jean-Luc Chapin, éd. Aubéron, 1996
    Fous de bassin, collectif, avec Alain Pujol et Alain Danvers, Mollat, 1995
    Photos de familles, Seuil, «Fiction & Cie», 1994
    Aden, Seuil, 1992 (Prix Fémina). Rééd. Corps 16 en 1993 et Points Seuil, 1994
    Bibliothèque, in «Quinze écrivains pour une bibliothèque», publié pour l’ouverture de la nouvelle bibliothèque de Bordeaux, William Blake & Co Éd./Mairie de Bordeaux, 1991
    Chambre noire, Flammarion, 1990 (Prix Alain-Fournier).
    Le Monarque égaré, Flammarion, 1989. Rééd. LGF, Le Livre de poche, 1990 et Points Seuil, 1996
    Petite fabrique de l’image, collectif avec Jean-Claude Fozza et François Parfait, Magnard, 1988, réédition 2003
    Fous de bassin, collectif, avec Alain Pujol et Jean-Pierre Moussaron, Vivisques, 1988
    L’Insomniaque, Flammarion, 1987 (Prix Mauriac). Actes Sud, 2000
    Voie non classée, Flammarion, 1985
    L’Homme de Blaye, Flammarion, 1984