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  • Robert Creeley

    robert crreley, auxeméry,format américain

    Films de Bresson

     

    Un film de Robert

    Bresson montrait un yacht,

    le soir sur la Seine,

    tout illuminé, et deux jeunes

     

    gens le regardaient, assez pauvres

    apparemment, du haut d’un pont tout près de là,

    la fille et le garçon comme on en trouve

    dans toutes les histoires de ce genre, une

     

    histoire on ne peut plus classique. Et puis

    les années passent, comme ça, pourtant

    je me suis identifié au jeune

    Français plein d’amertume,

     

    j’ai connu la même inquiétude

    complaisante et la distance

    que lui faisait sentir son amie.

    Mais dans un autre film

     

    de Bresson il y avait ce

    Lancelot vieillissant avec son

    armure encombrante, debout

    dans un bois de petits arbres,

     

    hébété, en sang, lui

    et aussi son cheval, et

    il tentait de retourner au

    château, lequel n’était

     

    pas très grand. Cela

    m’a ému, que

    la vie au fond ne soit

    rien d’autre. Vous êtes

     

    amoureux. Vous êtes dans

    un bois, avec un

    cheval, en sang.

    L’histoire est vraie.

     

    Robert Creeley

    Échos

    Traduit de l’américain par Jean-Paul Auxeméry

    Format américain, 1995

     

    Pour se le procurer : LeGam@enfrance.com

  • Mathieu Brosseau, Philippe Rahmy & Stéphane Dussel, Mots Tessons

    Une nouvelle maison d’édition, créée par Armand Dupuy, poète, et Stéphane Dussel, peintre, et voici  qu’intrigué on va humer les deux brefs livres qui viennent de paraître.

     

    Dans L’espèce, joli livre à l’italienne, Mathieu Brosseau pose deux questions essentielles (la première sans point d’interrogation cependant…), qui sont aussi les titres de chapitres : « Et s’il ne fallait plus dire/Que les signes du silence » et « Et s’il fallait dire l’absence/quels seraient les signes du silence ? » Tout le projet tient entre ses deux propositions et la réponse, si réponse il y a, nous parvient sous forme d’énoncés, d’entrelacements, d’assonances… dans « le brouhaha des siècles glissés ». Et comme le souligne Fabrice Thumerel dans sa préface : « Ouvrir l’espèce, c’est faire place à l’animal : c’est alors que les signes se font singes. » C’est dit et c’est dire, on va le voir, si les deux premiers livres de Mots Tessons se « parlent ».

     

    Cellules souches se tient bien droit, permettant aux encres, lavis, de se frotter aux textes sur des valeurs de noir et blanc qui se répondent avec pertinence. Car le livre est « fabriqué » à quatre mains et l’on ne sait jamais très bien à qui l’on doit quoi. Bâti à partir d’une lettre de Dussel à Rahmy, dont on retiendra comme éléments déclencheurs ces deux phrases, la première et la dernière : « Il faut d’abord question d’un singe, d’un singe que j’avais sur l’épaule et qui te grignotait les cellules . », « Je ne te connais pas. Tu ne me connais pas. Nous nous connaissons. Le singe est un point de départ. »

    Claude Chambard

     


    Mathieu Brosseau

    L’espèce

    60 p. ; 13 €

     

    Philippe Rahmy & Stéphane Dussel

    Cellules souches

    30 p. ; 15 €


     Cette chronique a paru une première fois dans CCP n° 20, septembre 2010.

    Mathieu Brosseau vient de publier Uns au Castor Astral , nous y reviendrons prochainement.

     

  • Dominique Fourcade, "eux deux fées"

    dominique fourcade,euxdeuxfées,chandeigne« Ne nous ont pas quittés, c’est tout le contraire. Cela veut-il dire qu’ils nous ont emmenés là où ils sont ? Très certainement, une part considérable de nous-mêmes en tous cas, cette part qui ne saurait être détachée d’eux. Ou bien les avions-nous si peu que ce soit précédés, dans cette action d’ensemble ? Et tout de suite une voix : tu te prends pour qui, pour dire ça ? Je me prends pour ce que je suis, personne, à ce stade et depuis toujours. »

     

    Dominique Fourcade

    eux deux fées

    Michel Chandeigne, 2009