UA-62381023-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jeanne Gatard, "La grande sieste"

 

Jeanne-Gatard.jpg« La grande sieste rend le temps plus leste. Elle est au milieu, au centre du noyau, essieu immobile. Léone y entrecroise vite le fil, haridelle repliée, genoux au menton, les bras croisant le tout, sphynge au maigre séant avec une ridelle au bas du front là où les hindoues incrustent la perle.

 

La fatigue ne prouve rien, la preuve n’existe pas, rien n’est gagné à jamais, elle le sait, mais elle tend ses périples en quête d’on ne sait quoi, en forme de lieu blanc comme si la somme se faisait après, juste un peu tard.

 

Extravagante d’exigence la grande sieste lève le sommeil dans l’immobile, vise le cap loin au large, de l’autre côté de l’horizon, garde la ligne.

 

Léone regarde l’air bleu. Le carré bleu est le même au dessus des captifs où qu’ils soient.

 

                    Assis sur le canot, il regarde

                   Son carré bleu en haut de la mer.

 

Les corps sans tige dérivent sur les cartes de la mer, Léone y cherche l’amer.


On suicide ceux dont le désir, déborde la raison, azur et gouffre, une liberté après. Après, le vertige d’absence, la liesse des autres. »

 

 

Jeanne Gatard

La grande sieste

Dessins de l’auteur

Tarabuste, 2006

 

 

Merci à Judith.

 

Les commentaires sont fermés.