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  • Sergueï Essénine, « Poèmes 1910-1925 »

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    « Par les soirs bleus, les soirs de lune,

    Autrefois, j’étais beau et jeune.

     

    Et sans pouvoir s’arrêter tout est

    Passé pour ne jamais revenir…

     

    Yeux délavés, cœur refroidi…

    Ce bonheur bleu ! Ces nuits de lune !

    4 / 5 octobre 1925

     

    *

    Pauvre plumitif, est-ce bien toi qui composes

           Des chansons à la lune ?

    Depuis longtemps je me suis refroidi devant

            Le vin, le jeu, l’amour.

     

    Cette lune qui entre par la croisée

    Verse une lumière à vous crever les yeux…

    La dame de pique j’ai levé

    Pour jouer enfin l’as de carreau.

    4 / 5 octobre 1925

     

     *

    Au revoir mon ami, au revoir.

    Mon cher, tu es tout près de mon cœur.

    Cette séparation prédestinée

    Promet bien une rencontre à venir.

     

    Au revoir mon ami ; ni

    Poignée de main, ni un mot,

    Ne va pas t’affliger ici, –

    C’est que vivre n’est pas nouveau

    Et mourir, il est vrai, non plus. »

    1925

     (Dernier poème d’Essénine, écrit le jour de sa mort, avec son sang)

     

     Sergueï Essénine

    Poèmes 1910-1925

    Traduction du russe & postface Christian Mouze

    Avant-propos d’Olivier Gallon

    La Barque, 2015