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  • Pascal Quignard, « Les désarçonnés »

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    photographie © :CChambard

     

    Chapitre xlii

    Ovide

     

    « L’anthropomorphose n’est pas achevée.

    On ne peut définir l’homme sans en faire une proie pour l’homme.

    La question humaniste : “Qu’est-ce que l’homme ?” énonce un danger de mort.

    Si on forme le vœu de ne pas exterminer les humains qui ne répondent pas à leur définition – religieuse, biologique, sociale, philosophique, scientifique, linguistique, sexuelle – l’homme doit être laissé comme incompréhensible.

    Ovide : L’homme doit être laissé comme non fini, c’est-à-dire comme appartenant à une espèce en cours de métamorphose infinie dans une nature qui est elle-même une métamorphose infinie. »

     

     Pascal Quignard

    Les désarçonnés

    Grasset,  2012

  • Armand Dupuy, « Sans franchir »

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    photographie © jean-marc undriener

     

     

    « Privilège de la neige où les jours se touchent,

    pendus – on ne tient qu’à grand peine ses

    pelures, ce tas de temps. On attend dans les

    yeux jusqu’à la fonte, on touche autrement.

    On récite ce fléchissement, les mains passent,

    la tête recule – ce froid, ce blanc. Ce blanc

    froid sur tout. Les pensées touchent les autres,

    elles reculent. Elles font du blanc ce blanc neuf

    et couvert. On peine à venir dans la phrase,

    trop vite épuisée. Vite essouflée. On empêche

    ce qu’il faudrait poser. C’est une quantité de neige

    dans la bouche : l’image vient bête, on s’attarde.

    Les pensées se touchent, les jours aussi, les mains. »

     

    Armand Dupuy

    Sans franchir

    Faï fioc, 2014

    http://editions-faifioc.com/