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  • Claude Rouquet. L'hommage d'Allain Glykos

    Claude & Allain 30:11:14.jpg

    leur dernière rencontre, L'Échappée, 30 novembre 2014 © CC

     

    Tristesse d’avoir perdu un ami. Tristesse  d’avoir perdu l’éditeur qui a fait preuve à l’égard de mon travail d’une  exigence et d’une fidélité sans faille.
    Il aimait la littérature et les livres à un point qui me fait blêmir. Il avait de l’estime et du respect pour ses auteurs.

    Ma  seule consolation est qu’il a rejoint, n’en doutons pas, ces galopins  de Charlie et qu’avec eux, il va s’en payer une bonne tranche sur notre  dos de vivants. Car lui aussi était de la race des irrévérencieux jusqu’à la caricature quand il le fallait. Il ne dessinait pas mais avait un  bon trait d’humour. Il savait rire de lui avec férocité, des autres avec  bienveillance. On éprouvait pour lui quelque fois un peu d’agacement,  souvent de la tendresse. Son intransigeance inspirait le respect et  pouvait déclencher aussi des sourires amusés. Il était sans  complaisance, sans concession. Il en a payé le prix. C’est à ce prix  qu’il a mené d’une main ferme sa grande petite maison d’édition.

     
    Amitié à tous ceux qui l’ont aimé.

     

    Allain Glykos

  • Claude Rouquet, la dernière échappée - 13 janvier 2015, Chauvigny

    les mots du frère pour l'accompagner

     

    « quelle heure est-il dans mon corps ?

    quel minéral rouge jaillirait si je me tranchais une veine… je ne sais pas… je ne sais pas…

     

    ce que je vois ne peut déjà plus être chanté.

     

    je me souviens d'une tête rebelle flottant près de la fenêtre.

    mais la maison est remplie de gémissements, c’est bientôt le matin je ne me souviens de rien de plus.

     

    ce que je vois ne peut déjà plus être chanté.

     

    je recommence la fuite, la dernière, et je devrais y mourir les yeux ouverts, attentif à la moindre rumeur, au plus petit geste – attentif à la métamorphose du corps qui a toujours refusé l’ennui.

     

    ce que je vois ne peut déjà plus être chanté.

     

    je marche avec les bras levés, et avec la pointe des doigts j’allume le firmament de l’âme.
    j’espère que le vent passera… sombre, lent puis j’y entrerai, scintillant, léger… et je disparaîtrai. »

     

    Al Berto

    Mort de Rimbaud

    in Jardin d’incendie
    traduit du portugais par Jean-Pierre Léger
    L’Escampette, 1997