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Hubert Lucot, « Langst »

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« Je ne choisi pas mes mots. Ils me choisissent et me désignent. Me font, défont, défoncent. Attention au monde.

Pas à peu il commence l’écrivant. Chercher, naissent des moyens, chercher à faire – à partir de l’un des premiers gestes, acquis. Il couvrira terrain géant, migrations de ses phrases, de ses sèmes, scènes, schémas ; il est schème, modèle, celui qui à tous les coups commence, à voir, relire, délire.

Continuité discrète de mes livres, chacun contredit le précédent. Je : coupe court à ce qui serait du livre qui s’acheva ; généralise ce qui, inconsciemment voulu par le livre finissant, forme qui se refermait, demeure moteur.

Au début, quand ça va si mal, que rien n’est, je répartis des démarrages, que je grossis d’impuretés, car, non pas nouveau dire, je crache, pour poursuivre, certains accents d’œuvres anciennes, par le travaillage l’écrit vient, s’affranchissant peu à peu de ces limbes, alors que s’accomplit (s’exprime, irréalisable à jamais) le Désir qui est désir qui était, et je noterai ce soir la silencieuse beauté des appareils électroniques, ce soir, arrière-saison dans la gare de Soissons, buvette de cette petite gare de province.

Autrefois, je rassemblais des dissemblables pour établir une équation, d’où les déplacements de la phrase tout au long du texte, vaguement formé dès ses débuts en son global ; lire ainsi se faisait, en ses fractures, lesquelles donnaient la vie – le léger recul désordre –, durable et instantanée. »

 

Hubert Lucot
Langst
P.O.L, 1984

Commentaires

  • peut-on mieux dire
    non

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