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  • Jim Harrisson, « L’éclipse de lune de Davenport »

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    DR

     

    « Le temps nous dévore crus.

    Pour mon anniversaire, hier,

    je n’étais que d’un jour plus vieux

    bien que j’aie commencé unicellulaire

    il y a dix millions d’éternités dans le bourbier de la vieille ferme.

     

    * * *

     

    Assurément les poissons n’ont pas inventé l’eau

    ni les oiseaux, l’air. Les hommes ont bâti des maisons

    en partie pour la gêne que leur donnent les étoiles,

    et élevé leurs enfants sur des insignifiances,

    puisqu’ils ont massacré tout dieu au fond d’eux-mêmes.

    L’homme politique sur les marches de l’église croît

    dans la grandeur même de cette stupidité,

    lampe grillée qui jamais n’imagina soleil.

     

    * * *

     

    C’était lundi matin pour la plupart des gens

    et mon cœur était près d’exploser selon

    mon tensiomètre numérique,

    ce qui me fait dire que je ne peux plus bosser

    pour être le mineur le mieux payé au monde.

    Je veux me maintenir à la surface et aider le héron

    qui a du mal à se poser au bord du ruisseau.

    Il vieillit et je me demande où il sera une fois mort. »

     

    Jim Harrisson

    L’éclipse de lune de Davenport et autres poèmes

    Traduit de l’américain par Jean-Luc Piningre

    Bilingue

    La Table Ronde, 1998, rééd. La Petite Vermillon, 2017