UA-62381023-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Antoine Emaz, « En deçà »

    b_1_q_0_p_0-2.jpg

    © : Régis Nardoux

    Pâle

    « au bout du jour

    il n’est pas grand-chose à quoi

    peuvent s’accrocher les doigts

    dans un silence de chair remuée

    vive

     

    le plus souvent on s’est tenu

    à la surface des gens ou des choses

    avec en dedans

    un grand désir

    muet

    –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

    les êtres s’échappent

     

    d’autres amis remplacent les morts

     

    on est toujours là

    peut-être un peu plus lourd de souvenirs

    pour personne

    –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

    hommes sans cesse

    très vite disparaissant

    dans la terre sans livres

     

    tant de terre et tant d’hommes

    remués

    si longtemps

    sans faire d’histoire

    décisive

     

    on ne crie plus guère

     

    on veille parmi les livres

    lorsque les mains sont vides 

    –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

    l’élargissement viendra

    du dedans

    s’il doit venir

     

    pour l’heure

    on aménage l’espace restreint

    et sous les livres

    on arrive à ne plus voir les murs

     

    ainsi

    à l’étroit dans ce qui est possible

    on est

    débout

    encore

     

    on dure »

    Antoine Emaz

    Poème d'une énergie contenue in En deçà

    Fourbis, 1990