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Gérard Manley Hopkins, « Inversnaid »

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« Ce ruisseau sombre d’un brun croupe-de-cheval

Qui dévale sa grand’route et rugissant roule des rocs,

Dans la crique et la combe plisse sa toison d’écume

Et tout en bas au creux du lac tombe en sa demeure.

 

Un béret de mousse fauve bourré-de-vent

Virevolte et se défait à la surface du brouet

D’un étang si noir-de-poix, farouche et menaçant

Qu’il touille et touille le Désespoir pour le noyer.

 

Imbibés de rosée, bariolés de rosée, voici

Les replis des coteaux où le torrent s’encaisse,

Les rêches touffes de bruyère, les bosquets de fougères,

Et le joli frêne perlé penché sur le ruisseau.

 

Qu’arriverait-il au monde, s’il se voyait ravir

L’humide et le sauvage ? Qu’ils nous soient donc laissés,

Oh ! qu’ils nous soient laissés, le sauvage et l’humide,

Que vivent encor longtemps herbes folles et lieux sauvages ! »

 

Gérard Manley Hopkins

Grandeur de dieu et autres poèmes (1786-1889)

Traduits de l’anglais par Jean Mambrino

Préface de Kathleen Raine

Granit, 1980

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