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Virgile, « Mais le printemps renaît… »

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Détail du Vergilius Romanus, manuscrit du Ve siècle.

 

« Mais le printemps renaît, et le zéphyr t’appelle,

Viens, conduis tes troupeaux sur la mousse nouvelle ;

Sors sitôt que l’aurore a rougi l’horizon,

Quand de légers frimas blanchissent le gazon,

Lorsque, brillant encor sur la tendre verdure,

Une fraîche rosée invite à la pâture.

Mais quatre heures après, quand déjà de ses chants

La cigale enrouée importune les champs,

Que ton peuple, conduit à la source prochaine,

Boive l’eau qui s’enfuit dans des canaux de chêne.

À midi, va chercher ces bois noirs et profonds

Dont l’ombre au loin descend dans les sombres vallons.

Le soir, que ton troupeau s’abreuve et paisse encore.

Le soir rend à nos prés la fraîcheur de l’aurore ;

Tout semble ranimé, gazons, zéphyrs, oiseaux,

Rossignols dans les bois, alcyons sur les eaux. »

 

 

Virgile

Géorgiques

Traduction de l’abbé Jacques Delille (1769)

« Les traductions sont pour un idiome ce que les voyages sont pour l’esprit. » Discours préliminaire

Gallimard Folio, 1997

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