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ishikawa tabukoku

  • Ishikawa Takuboku, « 7 tankas »

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    « Tout comme l’enfant qui parti en voyage

    revenu au pays s’endort

    aussi doucement en vérité est arrivé l’hiver

     

    Chose plutôt rare

    que ce calme plat dans mon cœur

    quand j’écoute avec plaisir jusqu’à l’horloge qui sonne

     

    Ah si pour sincèrement

    lui ouvrir mon cœur j’avais un ami !

    Je commencerais par lui parler de toi

     

    Ce dont les gens parlent

    cette beauté des cheveux défaits qui s’emmêlent aux tempes

    je l’ai reconnue en te voyant écrire

     

    De couleur cramoisie

    ce vieux carnet où subsistent

    l’heure et le lieu du rendez-vous secret !

     

    Dix ans déjà que je l’ai composé disait-il de ce poème chinois

    avant de le déclamer lorsqu’il était ivre

    Ami vieilli de tant voyager

     

    Quand donc était-ce ?

    Oh la joie que j’avais eue à entendre soudain dans un rêve

    cette voix que depuis si longtemps hélas je ne puis écouter ! »

                                                                                                                   1910

     

    Ishikawa Takuboku

    Une poignée de sable

    Traduit du japonais par Yves-Marie Allioux

    Philippe Picquier, 2016

  • Ishikawa Takuboku, « Fumées »

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    « Joie, l’eau ruisselle de la pompe

    un bref instant

    je vois l’élan de ma jeunesse

     

    Je levais la tête au ciel pur

    l’envie me prenait de siffler

    je faisais ma joie de siffler

     

    Quand tombaient les fleurs

    j’étais le premier à sortir

    vêtu de blanc

     

    Comme une pierre

    dévale la pente

    je suis arrivé à ce jour-ci

     

    Dès le réveil la tristesse

    – mon sommeil

    n’est plus paisible comme autrefois

     

    Le vert tendre des saules

    en amont de la rivière

    je le vois comme à travers des larmes

     

    Je me suis tourné vers la montagne

    sans un mot

    les montagnes du pays sont admirables »

     

    Ishikawa Takuboku

    Fumées

    Traduit du japonais par Alain Gouvret, Pascal Hervieu et Gérard Pfister

    Arfuyen, 1989

  • Ishikawa Takuboku, « L’Amour de moi »

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    «  Quand j’ôte le bouchon, l’odeur d’encre fraiche

    descend dans mon ventre affamé

    et me rend triste

     

    J’ai fait cette prière : Tous ceux

    rien qu’une fois, qui m’ont fait baisser la tête

    je voudrais qu’ils meurent

     

    On a beau travailler, et travailler encore

    la vie ne s’éclaire d’aucun bonheur

    Je contemple mes mains

     

    Ce soir

    j’ai envie d’écrire une longue lettre

    qu’on lira en pensant à moi

     

    La montre que brutalement j’ai jetée

    contre une pierre du jardin

    comme j’aime cette colère d’autrefois

     

    Vent d’automne

    Je ne parlerai plus désormais

    à l’homme que je méprise »

     

    Ishikawa Takuboku

    L’Amour de moi

    Traduit du japonais par Tomoko Takahashi et Thierry Trubert-Ouvrard

     Préface d’Alain Gouvret

     Arfuyen, 2003

     

    On trouvera Ishikawa Takuboku personnage principal du tome II — « Dans le ciel bleu » — de l’extraordinaire roman graphique Au temps de Botchan de Jirō Taniguchi & Natsuo Sekikawa, Seuil, 2004