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john ashbery

  • John Ashbery, « En flânant »

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    DR

     

    « Quel nom ai-je pour toi ?

    Certainement il n’y a pas de nom pour toi

    Dans le sens où les étoiles ont un nom

    Qui leur va plus ou moins. En flânant,

     

    Objet de curiosité pour quelques-uns,

    Mais tu es trop préoccupé

    Par la macule secrète dans le dos de ton âme

    Pour dire beaucoup, et tu vagues

     

    Souriant à toi-même et aux autres.

    C’est décourageant d’être du genre solitaire

    Mais en même temps déconcertant,

    Improductif, quand tu te rends compte une fois de plus

     

    Que le plus long chemin est le plus efficace,

    Celui qui s’enroulerait parmi les îles, et

    Tu semblais toujours voyager dans un cercle.

    Maintenant que la fin est proche

     

    Les segments du voyage restent ouverts comme une orange.

    Il y a de la lumière là-dedans, et du mystère, et de la nourriture.

    Viens voir. Ne viens pas pour moi mais pour cela.

    Mais si je suis encore ici, permets que nous puissions nous voir l’un l’autre. »

     

    John Ashbery

    Quelqu’un que vous avez déjà vu

    Traduit de l’américain par Pierre Martory et Anne Talvaz

    P.O.L, 1992

  • John Ashbery, « Le serment du Jeu de Paume »

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    « Le ticket

     

    L’expérience de t’écrire ces lettres d’amour…

    Clôtures inconcluantes, rien, pas même, de l’eau dans tes yeux, l’air de tout et de rien

    Le jardin dans la brume, peut-être, mais l’égocentrisme compense tout ça, les caroubiers en hiver, blanchis

    Sa main ne menant nulle part. La tête dans le jardin, des érables, une souche vue à travers un voile de bouteilles, ruptures –

    Tu n’avais nulle permission d’entreprendre quoi que ce soit, t’efforçant d’exécuter les ordres déments que l’on t’avait donné de raser

    La boîte, rouge, drôle d’aller sous terre

    Et, méfiant sans raison, boue du jour, le plaid – j’étais à tes côtés là où tu veux être

    Là-bas dans la petite maison occupé à t’écrire.

     

    Bien qu’ensuite les larmes aient l’air de putois

    Et position difficile que la nôtre d’illuminer le monde

    D’effroi, enrageant de bouillie, encore la souche

    Et comme toujours par le passé

    Le regard scientifique, parfum, millions, rire géant

    C’était là une échelle mais pas celle de vérités incertaines et innocentes, la branche effleurant –

    Jusqu’à un fossé de vin et cuves, éclaboussant le poster de sang, télégraphe, tout le temps

    Absorbant automatiquement les choses, celles qui n’avaient pas été gâtées, sordides. »

     

    John Ashbery

    Le serment du Jeu de Paume

    Traduit par Olivier Brossard

    Coll. Série américaine, Éditions Corti, 2015