Carolus L. Cergoly, « Se promener en ville »
« Se promener en ville
Aux couleurs du soir
Fraîchet
C’était pour moi
Jouir de la vie
Je scrutais les vitrines
Ainsi l’habillerai-je
De ce velours violet
Et je la pensais
Seule
Dans le petit salon
À lire son Rilke
Je me promenais dans les rues
Une rose
À la bouche
Les gens pressés
Me regardaient
Comme si j’étais Dragon
Nul ne me pensait
Peut-être qui sait
Poète
Et je me blottissais
Dans mon manteau
Mes mots
Secrets délicats
La rose à la bouche
Seule les comprenait
Volants et dentelles
Fleurissaient sur le manteau
Rose amoureuse
Rose douloureuse
Et j’allais de l’avant
Serré dans mon manteau »
Carolus L. Cergoly
Ponterosso — poésies mitteleuropéennes en lexique triestin
Traduit par Laurent Feneyrou & Pietro Milli
Postface de Laurent Feneyrou
Triestiana, 2024