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juliette valéry

  • Elizabeth Willis, « Fleurs météoriques »

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    DR

     

    « LE GRAND ŒUF DE LA NUIT

     

    L’enfance nous montre sa lune grâce aux nuages brumeux, un courant d’air ascendant presque lavé de toute intention. Manipulée et monnayée dans l’ombre subalterne, je ne pouvais pas me débarrasser du souvenir d’un train qui striait les collines de blanc. La colonne en reddition déverse ses uniformes. Des épiphanies gantées de vélin nous dépassent à vive allure dans leur grosse cylindrée. Dans les mots des jonquilles, suis-je avec mon foulard plus jolie que la cendre projetée par la roue ? Quelle forme prennent les femmes ? Ou elle est-il pris comme chemin menant à une métaphore verglacée, une graine plus facile à écraser qu’à ouvrir ? Un mot peut-il être renversé par jeu, ou faut-il une étincelle perdue pour embraser ton arsenal de dentelle ? Le bleu le plus sombre est noir, au bord de la perception. Je donne à la fraîcheur le signal du départ, une chance de gagner, j’orchestre notre descente vers des destinations décentes, je pilote jusqu’à la maison. »

     

    Elizabeth Willis

    Fleurs météoriques

    Traduction collective de l’américain au CIPM, relue par Emmanuel Hocquard & Juliette Valéry

    CIPM / Un bureau sur l’Atlantique, 2009

    http://cipmarseille.fr/publication_fiche.php?id=e36821f7efa9bb06d8ee52680142ad90

    http://cipmarseille.fr/pop_audio.php?id=200

  • Bernadette Mayer, « Les poèmes qui m’ont rendue célèbre »

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    « Sonnet de la main courante 6

     

    Celui-ci est pour Grace

     

     J’ai pris un peu de ce bleu 

    autrefois nommé persan ou roi

    aujourd’hui plutôt jacinthe

    mais je ne peux pas ne pas douter que cette fleur soit aussi foncée

    que toi et moi nous accordons à le dire

    afin de s’adapter au

    nom actuel des couleurs

    & se débarrasser des adjectifs nationalistes

    & élitistes qui n’ont plus de raison d’être,

    et poser une étoile filante phosphorescente dessus

    et puis une pleine lune et un croissant –

    et même une demie

    sauf que les gamins ne voudront jamais

    éteindre la lumière pour voir. »

     

    Bernadette Mayer

    Les poèmes qui m’ont rendue célèbre

    Traduction collective* de l’américain à la Fondation Royaumont, en présence de l’auteur

    Format américain, 2004

     

    * Olivier Brossard, Claude Bondy, Pascale Casanova, Rémy Hourcade, Pascale Petit, Juliette Valéry