vendredi, 22 décembre 2017
Li Yi-chan, « Notes »
« Signes de richesse
Le hennissement d’un coursier.
Des larmes laissées par des chandelles de cire qui ont coulé.
Des épluchures d’écorce de châtaignes.
Des coques de litchi secs.
Des fleurs qui tombent en volant.
Le chant du loriot et de l’hirondelle.
Des voix qui lisent.
Tombée et abandonnée, une épingle de tête ornée de fleurs.
Des sons d’une flûte dont on joue dans le pavillon à étages.
Le bruit des médicaments que l’on pile et du thé que l’on broie. »
Li Yi-chan
Notes
Traduit du chinois par Georges Bonmarchand
Préface de Pascal Quignard
Le Promeneur, 1992
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samedi, 24 décembre 2016
Ludwig Hohl, « Notes »
DR
« L’écriture n’est qu’une intensification de la lecture, et la lecture seule donne la vie à l’écriture. Ceux qui opposent ces deux activités n’ont rien compris aux livres. Ils n’ont jamais lu, jamais soupçonné ce que lire signifie.
(“Lire dans un état de réceptivité souffrante” : on peut recevoir de l’argent dans l’indifférence ; mais non point la connaissance, ou quelque bien intérieur de même nature.)
Pourquoi lit-on passivement ? Cette erreur s’explique d’abord par une méprise sur la nature de la création. Nous voulons bien que l’écriture soit créatrice, disent les gens, mais la lecture c’est le contraire, puisqu’on n’y fait rien, puisqu’on se contente de récolter ce qui est déjà là. Ainsi donc, la création serait un coup de baguette magique, un pur surgissement, la métamorphose du rien en quelque chose ?
Tout est déjà là ; mais pour l’obtenir
L’art est nécessaire ; et qui peut y parvenir ?*
Ceux qui écrivent, n’ont-ils pas les mots ? Bien plus, n’ont-ils pas derrière eux des millénaires de grammaire éprouvée ? Mieux encore : toutes les pensées formées par des générations antérieures, et la possibilité de les moduler, eux qui sont environnés de forces et traversés de vie ? Ils n’ont rien d’autre à faire qu’à choisir ! La seule différence entre l’écriture et la lecture, c’est que les choix de cette dernière sont plus limités. »
* Goethe, Faust
Ludwig Hohl
Notes ou de la réconciliation non-prématurée
Traduit de l’allemand par Étienne Barilier
L’Âge d’homme, 1989
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