dimanche, 06 décembre 2020
Je rêve de trouver, un matin…
Shi Tao, vers 1700
pour fêter l’anniversaire de mon ami Tristan Hordé,
ce 6 décembre 2020
Je rêve de trouver, un matin, le journal intime du merle & à l’hiver celui de son ami le rouge-gorge – le rossignol chante trop pour avoir le temps de noter quoi que ce soit, il est déjà ivre de lui-même –, ce serait comme un voyage au monastère du Dragon Bleu, le style en serait leste & sans mauvaise contrainte, dix mille mots y bâtiraient quelques phrases essentielles, je ne divulguerais rien, même sous la torture, comme il est d’usage de dire, le merle est un frère des coteaux du sud, le rouge-gorge des coteaux du nord, leurs journaux, ceux qui m’intéressent, disent les embuscades & les tranquillités du jardin & des forêts de la Chique
Claude Chambard
inédit, extrait de Un matin, en cours
17:46 Publié dans Anniversaires, Écrivains, Poésie, Travaux personnels | Lien permanent | Tags : tristan hordé, claude chambard, je rêve de trouver un matin, 6 décembre, anniversaire, merle, rouge-gorge, rossignol, la chique
mercredi, 03 juin 2020
Kobayashi Issa, « Ora ga haru – Mon année de printemps »
«On dit que les grenouilles ont appris l’art de voler à un ermite chinois et qu’elles ont laissé une réputation guerrière horrible dans la grande bataille de Tennôji. Cependant, c’est une histoire du passé et maintenant, s’adaptant à notre époque bien gouvernée où la paix est établie, elles vivent en paix avec les hommes.
Les soirs d’été je déroule ma natte de paille derrière la maison et je les appelle affectueusement. Bientôt du buisson du coin elles s’approchent lentement et, comme les hommes, viennent se rafraîchir. À voir l’expression de leur visage, il semble qu’elles récitent des poèmes. C’est pourquoi elles furent élues juges du concours de poésie Mushi awase “le concours des petits bêtes” de Chôsôji, ce qui devint la gloire de leur vie.
Sereine
une grenouille
regarde la montagne
Au rossignol
la grenouille
rend une visite de courtoisie
Kikaku
Tu caches
ce que tu penses
grenouille ?
Kyokusui
Une goutte de pluie,
la grenouille
s’essuie la tête »
Kobayashi Issa
Ora ga haru – Mon année de printemps
Traduit du japonais, présenté et annoté par Brigitte Allioux
Cécile Defaut, 2006
18:20 Publié dans Écrivains, Édition, Livre, Poésie | Lien permanent | Tags : kobayashi issa, ora ga haru, mon année de printemps, brigitte allioux, cécile defaut, grenouille, kyokusui, kikaku, rossignol, art de voler, ermite chinois, bataille de tennôji, concours des petites bêtes