mercredi, 06 mai 2020
Su Tung po, « Puisant de l’eau dans la rivière pour préparer le thé »
« l’eau vive a besoin d’un feu vif pour bouillir
je me rends au rocher où l’on pêche pour puiser dans l’onde profonde et limpide
avec une grande calebasse emprisonnant la lune, je la transvase dans la jarre
avec une petite louche je remplis la bouilloire nocturne d’eau de la rivière
quand frémit le thé une écume neigeuse se forme
au moment où l’on entend le vent dans les pins*, il faut tout de suite servir
les entrailles desséchées pas encore complètement humidifiées, j’arrête à la troisième tasse
assis, j’écoute dans la ville déserte les coups longs et courts qui annoncent l’heure »
* l’expression « on entend le vent dans les pins » signifie que l’eau commence à frémir — elle est parfois augmentée de « et la pluie dans les cyprès »
Su Tung po (Su Che) — 8 janvier 1037- 24 août 1101
in L’extase du thé — poèmes chinois
Traduits par Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren, 2002
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vendredi, 29 juin 2018
Sou Che (Su Tung Po), « Sur l’air “Chanson de l’immortel de la grotte” »
« Ses os étaient de jade ;
Sa chair un frais cristal de glace, sans une goutte de sueur.
Le vent emplissait d’un parfum secret tout le palais au bord de l’eau.
Quand s’écartait le store brodé, le clair de lune nous épiait.
Pas encore endormie, elle appuyait sur l’oreiller sa chevelure en désordre.
Je me levais pour saisir sa main de soie.
Aucun bruit à la porte du pavillon.
Parfois, on voyait une étoile filante traverser la Voie Lactée.
Je demandais : “Où en est-on de la nuit ?”
“C’est déjà la troisième veille.”
Les flots dorés de la lune pâlissaient ; les étoiles du Cordeau de Jade* s’inclinaient.
Nous calculions sur nos doigts quand viendrait le vent d’Ouest**.
Et pourtant, nous ne parlions pas des années,
Qui secrètement s’échappent. »
* La queue de la Grande Ourse, qui tourne autour du Pôle avec les saisons.
** L’automne
Sou Che (Su Tung Po) — 8 janvier 1037- 24 août 1101
Traduit du chinois par O. Kaltenmark
In Anthologie de la poésie chinoise classique
Sous la direction de Paul Demiéville
Gallimard, 1962, rééd. Coll. Poésie/Gallimard, 2000
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