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  • Françoise Clédat

    Clédat.jpg« d’âge passée t’octroie
    la brutalité
    le refus d’entrer dans les nuances édulcorantes que postillonne ton sournois sourire
    tente de faire pardonner (ton existence) ou admettre (ne me craignez pas)
    l’humide humilité par quoi tu
    donnes pouvoir sur toi d’une chiquenaude rangée rayon inutilités bric-à-brac mémoriel ou rive
    pirate
    tu ne cesses d’y dévorer les enfants qu’il ne t’a pas donnés lui-même expulsé avant qu’il n’entre te dévaste ou rapine recroquevillée sur la dilapidation rentière
    de tes prétendus trésors ne lui donnant droit ni asile pas plus qu’à toi pusillanime sédentaire en menace de lever l’ancre
    ou presque

    dos tourné à la terre cependant

    exaucement
    comme se détourner
    séparation comme analogie ce prurit énigmateux de vieille putain qui quémande un assentiment – mais aussi bien l’énigmateuse jeune maman de toutes nos vacances rouge et or idéale bibliothèque pour toi
    et moi comtesse que les enfants soient
    et les enfants furent et les enfants des enfants de nos enfants je pète avec la bouche dit le plus jeune il fait le bruit en avançant les lèvres

    d’âge passée te demande
    est-ce là l’obscène
    que la mort ainsi nous laisse
    inexaucée

    l’enfant désir entre nos bras »


    Le Gai nocher
    Tarabuste, 2006

  • Julien Blaine

    blaine-nuenmouvement.jpgJulien Blaine (Christian Poitevin pour l’état-civil) né le 19 septembre 1942 à Rognac dans les Bouches-du-Rhône, vit à Ventabren, non loin de Marseille, et nomadise le plus possible.  La clinique où il est né est devenue une bibliothèque ce qui n’est évidemment pas pour lui déplaire.
    Créateur des revues les Carnets de l’Octéor, Appproches, Robho, Gérarnonymo, Gang, Doc(k)s, il organise festivals, rencontres, expositions (Gogolin, Allauch, Tarascon, Marseille, Ventabren, Lodève) et crée en 1989 le Centre international de poésie Marseille (cipM).
    Poète, performer, artiste graphique, il explore inlassablement, toutes les formes que la poésie prend (langue, forme…). Son œuvre généreuse, quel qu’en soit le support, démontre cette infinie curiosité.
    Il abandonne la performance en 2005, lors d’une grande tournée “Bye-bye la perf”  qui l’entraîne de Marseille à Bordeaux, de Paris à l’île de la Réunion, de Nantes à Toulouse, de Lyon à Périgueux… Aujourd’hui il présente son travail dans des “déclaractions”.
    Actuellement un choix de son travail est présenté au [mac] (Musée d’art contemporain de la ville de Marseille), 69, avenue d’Haïfa  — 04 91 25 01 07.
    Parmi ses innombrables livres, il ne faut pas manquer :
    13427 poëmes métaphysiques, édit. Évidant, 1986, Bimot,  édit. Évidant, 1990, Calmar, Spectres Familiers, 1993, Du Sorcier de V. au Magicien de M., Roger Pailhas, 1997, L’Arc c’est la Lyre, Al Dante, 1998, Pagure, Al Dante, 1999, La fin de la chasse, Al Dante/Safaribooks, 1999, Se constituer vrai/ment Grand Père, le bleu du ciel, 2003, Bye-bye la perf, livre + CD audio, Al Dante, 2007, Poëmes Vulgos, Al Dante, 2008, les Cahiers de la 5ème feuille, 1 à 8, Al Dante, 2001-2009…

    Pour en savoir plus on se reportera avec profit au considérable catalogue qui a paru à l’occasion de l’exposition au [mac], Blaine au Mac un Tri, Al Dante, 21x28 ; 288 p. ; ill. ; 39 € ou au petit livre d’entretiens avec Agnès Olive, Julien Blaine, aux éditions la Belle bleue, 12x20 ; 96 p. ; 14,90 €. On peut l’entendre sur : http://www.ubu.com/sound/blaine.html

    * * *


    ecritureori-perf1-1.jpg« Trop marché dans la montagne ?
    Trop bu de café ?
    La côte, bien que courte,
    trop raide pour mes vieux mollets sur le pédalier du jeune vélo ?

    Puis le sommeil m’a capturé
    jusqu’à 3 h 50,
    m’a ressaisi jusqu’à 7 h 05
    et, à 7 h 50, j’ai commencé à écrire ça
    sur mon iBook,
    le livre de « je ».

    À cet âge :
    le bonheur de les voir
    s’accompagne
    de la douleur d’être.

    Lassé de la route,
    je regarde mes mains sur le volant :
    ce sont des mains de grand-père,
    les mains de mon grand-père…

    Heureusement pour s’amuser
    l’aïeule m’a verni l’ongle du petit doigt de la main gauche
    en or.
    Ainsi mes mains,
    surtout la gauche se distinguent.

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à
    ses pieds :
    tant de peau morte sur les talons
    tant de peau morte à l’angle extérieur et inférieur des orteils.

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à
    ses veines vert-clair et serpents bleus sous la peau.

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à
    les îles roses, mauves et violettes, dessins de ses veinules et de ses artérioles,
    qui éclatent sous la peau.

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à
    les minuscules  fissures interdigitales, les ondulations originales de certains ongles

    On reconnaît un grand-père à ses petitzenfants
    & à la faune et la flore microscopique qui essaie de l’envahir
    pour creuser des rides fragiles

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à »


    Se constituer vrai/ment grand-père, le bleu du ciel, 2003

     

    blaine.jpg

    Photos : Faire la bombe, 2007, photographie Joan Casellas
    La Pythie claustrophobe 1998, Villa Waldberta-Feldafing, Allemagne, Photographie D.R.

  • Allée des artistes

     

    All_e_des_artist_4a683787f086b.jpg

    C'est aujourd'hui que paraît officiellement mon nouveau petit livre, Allée des artistes – que l'on peut se procurer dans toutes les bonnes librairies indépendantes de préférence. Un bref récit dédié à mon ami d'adolescence, photographe exceptionnel, Magdi Senadji.

    “Il marche dans une ville qu’il connut mais ne reconnaît pas. Dans un état presque halluciné, traînant la jambe, il cherche des noms. Les disparus. Ceux qui ont existé, et ceux qu'il a imaginés. Le long de l’allée des artistes, celle qui traverse le cimetière, tous seraient réunis. Les beaux visages, les beaux cœurs. Et surtout, l’ami photographe. Serait-il revenu pour lui ?” a bien voulu écrire Isabelle Baladine Howald pour la quatrième de couverture. J'en avais donné deux extraits que l'on pourra lire ici :

    http://www.unnecessairemalentendu.com/archive/2008/10/29/allee-des-artistes.html http://www.unnecessairemalentendu.com/archive/2008/10/31/allee-des-artistes-2eme-extrait.html

    11x17 ; 40 p. ; 5 € ; isbn : 978.2.916159.74.4


    travellingpetit.jpgOn peut aussi se le procurer dans un coffret "Travelling" avec 3 autres textes de trois autres auteurs. Voici ce qu'en dit l'éditeur.

    "Si Robert Bresson prétend que « le cinéma est une écriture », peut-on dire en retour que « l’écriture est un cinéma »?

    Quatre écrivains répondent, chacun à leur façon. Quatre univers, quatre styles, quatre nouvelles autour d’un mot emprunté à la langue du cinéma : travelling… moteur !"

    Voilà un coffret de 4 textes où le regard s'embarque à la suite de l'objet du désir. Signés Anne-Marie Garat, la Diagonale du square, Claude Chambard, Allée des artistes,  Olivier Deck, la Voie ferrée et Frédéric Villar, Habana, tangente."
  • Pierre Reverdy

    images.jpgAujourd'hui c’est l'anniversaire de Pierre Reverdy, né le 13 septembre 1889 à Narbonne et mort le 17 juin 1960 à deux pas de l’Abbaye saint Pierre de Solesmes.

    Parmi ses nombreux livres, on retiendra particulièrement Le Voleur de Talan, 1917 (livre à nul autre pareil réédité en 1967 par Flammarion, on le trouve d'occasion sans trop de problème), Cravates de chanvre, 1922, Les Épaves du ciel, 1924, La Peau de l'homme, 1926 (un roman), Plupart du temps, 1945 (qui reprend plusieurs volumes antérieurs) et qui demeure un de ses plus grands livres, Le Livre de mon bord, 1948 (livre de notes)… Il anime la revue Nord-Sud, entre 1917 et 1918 – elle a été rééditée en 1980 par Jean-Michel Place. En 1926, il se retire près de l'abbaye de Solesmes, où il demeure jusqu'à sa mort et où il écrit l'essentiel de son œuvre dont plusieurs volumes sont disponibles dans la collection Poésie/Gallimard, dont Main d'œuvre publié en 2000, qui réunit des œuvres qui vont de 1913 à 1949.

     

    Plus tard

     

    “Le temps passé dans une chambre où tout est noir reviendra plus tard. Alors j’apporterai une petite lampe et je vous éclairerai. Les gestes confus se préciseront. Je pourrai donner un sens aux mots qui n’en avaient pas, et contempler un enfant qui dort en souriant.

    Est-il possible que ce soit nous-mêmes en vieillissant ? Il y a quelques morceaux de ruines qui tombent. ceux-là ne se relèveront plus. Il y a aussi quelques fenêtres qui s’éclairent. Et devant la porte un homme solide et doux qui connaît sa force et qui attend.

    Il ne reconnaîtrait pas lui-même son visage.”

    in la Lucarne ovale, 1916

     

    On peut, avec profit, se rendre sur le blog d'Angèle Paoli qui lui consacra une page en 2006 : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2006/09/13_septembre_18.html

  • Claude Royet-Journoud

    Simi.jpgAujourd’hui c'est l'anniversaire de Claude Royet-Journoud, né le 8 septembre 1941.

    L’occasion de donner à lire un extrait de ce mince mais fondamental (mythique ?) livre qu’est Lettre de Symi, paru chez Fata Morgana en 1980 à 333 exemplaires. Orné de deux dessins de François Martin, il est précédé d’un texte de Roger Laporte à qui cette lettre était destinée et qui l'a reçue le 27 juillet 1979. Cette lettre est “aussi” une lecture de l'œuvre, alors en cours, de Roger Laporte.

     

    “Je relis entièrement Souvenir de Reims et autres récits.

    (“Aussi, pendant tout le premier mouvement, au lieu d’entendre la musique, je parvins seulement à voir le musicien.”

    Souvenir de Reims détient déjà la trame du parcours (Une migration, en un sens s'y oppose).

     

     

    Le soleil revient. La maison s’ouvre. Les voix quittent la peur. Ce n’est rien. Une journée entre les livres. Quelque chose de bleu. Un mur. Des objets. Cette main dans le vide.


    Déjà la perte. Le corps comme oubli. Un paysage.

    C'est-à-dire pour rien.

     

    Mon séjour ne te quitte pas.

    L’aspect d’une flèche.

    Quel est-il celui que la perte chasse ?

    L’air ébruite le sens.

    La répétition est sans lieu. Son errance la fonde. Invisible, bien sûr.

    (“Poursuivre”.)

    L’étonnante possibilité, malgré tout, d’un sujet (“je” à découvert, “je” doublant le jeu d’une fiction, d’une parole sujet). Déchirure. “… Il y a “autre chose ” qu’on ne trouve que par l’écriture, une expérience unique, irremplaçable qui ne commence qu’à partir du moment où l’on écrit ; si je mets tellement de temps à écrire, c’est parce qu’il n’y a rien de déjà vécu auparavant.”

     

    Préparation du corps, de la main, des sommeils. Dans l’acte “inachevable”. Toujours.”

     

    La photographie est de Marie Pierre Berne Ageron : avec nos remerciements.