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  • John Ashbery, « Le serment du Jeu de Paume »

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    « Le ticket

     

    L’expérience de t’écrire ces lettres d’amour…

    Clôtures inconcluantes, rien, pas même, de l’eau dans tes yeux, l’air de tout et de rien

    Le jardin dans la brume, peut-être, mais l’égocentrisme compense tout ça, les caroubiers en hiver, blanchis

    Sa main ne menant nulle part. La tête dans le jardin, des érables, une souche vue à travers un voile de bouteilles, ruptures –

    Tu n’avais nulle permission d’entreprendre quoi que ce soit, t’efforçant d’exécuter les ordres déments que l’on t’avait donné de raser

    La boîte, rouge, drôle d’aller sous terre

    Et, méfiant sans raison, boue du jour, le plaid – j’étais à tes côtés là où tu veux être

    Là-bas dans la petite maison occupé à t’écrire.

     

    Bien qu’ensuite les larmes aient l’air de putois

    Et position difficile que la nôtre d’illuminer le monde

    D’effroi, enrageant de bouillie, encore la souche

    Et comme toujours par le passé

    Le regard scientifique, parfum, millions, rire géant

    C’était là une échelle mais pas celle de vérités incertaines et innocentes, la branche effleurant –

    Jusqu’à un fossé de vin et cuves, éclaboussant le poster de sang, télégraphe, tout le temps

    Absorbant automatiquement les choses, celles qui n’avaient pas été gâtées, sordides. »

     

    John Ashbery

    Le serment du Jeu de Paume

    Traduit par Olivier Brossard

    Coll. Série américaine, Éditions Corti, 2015

  • Anise Koltz, « Somnambule du jour »

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    « Marcher à travers les siècles

    à travers le temps

    des vivants et des morts

     

    Sur une route

    où nous partirons demain

    pour arriver hier

    * * *

    Dieu

    je T’appelle

    comme si Tu existais

     

    Descends de Ta croix

    il nous faut des bûches

    pour nous chauffer

    * * *

    Marcher

    sans rien atteindre

    jusqu’à devenir chemin

    * * *

    La mer s’est retirée de nous

    les lignes de nos mains

    sont ses dernières empreintes

    * * *

    Oui j’écris

    nuit et jour

    lorsque vous m’enterrerez

    je n’arrêterai pas

     

    Dans cette terre

    aux entrailles enténébrées

    je continuerai l’écriture

    avec les bouts de mes os »

     

    Anise Koltz

    Somnambule du jour – poèmes choisis

    Poésie/Gallimard, 2015

     

    Les poèmes ici donnés ont paru originellement dans les volumes :

    Souffles sculptés, Guy Binsfield, 1988 ; Chants de refus I & II, phi, 1993 & 1995 ; Le paradis brûle, La Différence, 1998 ; Le cri de l’épervier, phi/Écrits des forges, 2000