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  • Pascal Quignard, « Critique du jugement »

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    © : cchambard

     

    « La beauté est comme l’oiseau qui se réveille sur la branche dans l’aurore. Il prend son envol dès le premier rayon du jour. L’embellissement de la beauté au sein d’elle-même, telle est la modification de l’aube. Elle n’a pas d’autre fin que l’envol dans la première lueur pour rejoindre la source de la lumière naissante. La moindre araignée, la moindre mouche s’insère dans le jaillissement de tout ce qui est neuf, innocent, intact, irradiant. Alors la beauté est ce qui vient flotter dans l’extrême fraîcheur d’une espèce de natalité sans fin. Vague invisible dans l’air qui s’élève, qui ne retombe tout à coup que pour se réélever d’une façon toujours plus neuve. Éclaboussement toujours imprévisible. La beauté est contiguë à une liberté sans fin. »

     

    Pascal Quignard

    « Sur la merveilleuse ignorance divine »

    Critique du jugement

    Galilée, 2016

  • Isabelle Baladine Howald, « Hantômes »

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    © : cchambard

     

    « le sommeil les baisers ferment les yeux

    sans la mort

    ta bouche dans ma bouche – même souffle   j’inspire

    et expire ton souffle   ne les distingue plus   j’aimerais

     

    –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

     

         fermer les yeux

    – je ne veux pas

    fermer les yeux –

     

     

     

    Le gris bleu violet de l’iris, inimitable, j’ai laissé

    ses yeux entrouverts,

    je pas, peux pas, fermé

     

     –––––––––––––––––––––––––––––––––––––

     

    L’élégie est l’arrivée et rien qu’elle.

    Hantômes est le livre pour les enfants, à leur place –

    de morts.

    Fente. Déplacement définitif.

     

     

    Non remplacés, regarde l’espace entre le carton

    inséré et les bords en métal ou en bois, flottant,

    non remplacés, non remplacé l’espace, non remplacé

    le cœur de lui, et de lui, et de lui. Flottant battements

    inaudibles. »

     

    Isabelle Baladine Howald

    Hantômes

    Éditions Isabelle Sauvage, 2016