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Israël Eliraz, « Hölderlin »

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© : patrick soulard

 

« tous les Dieux dansaient et celui qui dansait

se déguisait en Dieu. Facile et difficile. Facile de vieillir,

difficile de mûrir, pensait Hölderlin, écrivait Hölderlin.

Dans le rêve, il enlevait de son visage

le nez rouge à moitié mort, il pensait : quand ça

m’arrivera ? Hölderlin écrivait, lisait, gommait.

Comment déplacer une pierre sans être un loup ou Krishna ?

Le vide dans la pierre c’est du feu. Hölderlin pensait, écrivait,

déchirait et n’envoyait pas de lettres à

sa mère morte depuis des années comme elle le lui

avait dit, hier, avant de monter dans le train (il venait

d’être inventé). Le train se dirigeait vers le nord. Vers où ?

Hölderlin, dans sa poitrine courait après lui. Il se réveilla. Dans

la stupeur les poux remplissaient ses poches usées »

 

 

Israël Eliraz

Hölderlin suivi de Les villes saintes se répètent

Traduit de l’hébreu par Esther Orner et Laurent Schuman

Coll. Avec (dirigée par Bernard Noël), L’Atelier des Brisants, 2001

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