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chantal chan-andro

  • Song Lin, « Paysage dans l’œil d’un aigle »

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    © Pieter Vandermeer

     

    « 1

     

    Rien que le roc, la neige,

    noir sur blanc.

    Les rigueurs de l’hiver, les eaux ne coulent plus,

    les pins ont mis leurs cloches de verre.

     

    2

     

    Rien ne saurait remplacer

    l’élévation du roc.

    celle des sommets,

    sauf la neige qui les recouvre.

     

    3

     

    Des vols d’hirondelles dorment sous les eaux gelées,

    dans leur tanière, les ours bruns sommeillent,

    marmottes et hérissons s’assoupissent aussi,

    en eux s’amassent une neige de graisse.

     

    4

     

    Il n’y a pas de mots, pas de vendeurs de mots,

    nul hymne louant les noces, le pouvoir.

    Au Tibet, une armée s’enfonce sous la neige,

    inhumée dans l’oubli du clair de lune.

     

    5

     

    Le vent est inspiration, volonté,

    vitesse du sang en plein vol.

    Les ombres se déplacent, puis

    les griffes soudain lacèrent le silence.

     

    6

     

    Une réduction, essentielle, comme fait la terre

    pour les branches, les feuilles mortes, comme le roc

    dressé solitaire, dressé radieux,

    devenue fondement de toute sensation.

     

    7

     

    Même les étendues de neige gelée

    sont truffées d’amorces noires du soleil.

    Le paysage dans l’œil d’un aigle…

    poème sur la distance. »

     

    1998

     

    Song Lin – né en 1959 dans la province du Fujian

    in Le ciel en fuite – Anthologie de la nouvelle poésie chinoise

    Édition établie et traduite par Chantal Chen-Andro & Martine Valette-Hémery

    Circé, 2004

    http://www.editions-circe.fr/livre-Le_ciel_en_fuite_%E2%80%93_Anthologie_de_la_nouvelle_po%C3%A9sie_chinoise-224-1-1-0-1.html

     

     

  • Zheng Chouyu, « Village aborigène »

    2_Zheng_Chou_yu.jpg

    DR

     

    « Ma femme est un arbre, moi aussi ;

    mais ma femme est un bon métier à tisser,

    sa navette-écureuil tisse des nuages arachnéens,

    ces nuages, là-haut, sont ceux qu’elle aime tisser

     

    et moi, j’espère bien que mon unique tâche

    sera de faire sonner dans ma poitrine

    la cloche d’une école

    puisque j’ai atteint l’âge…

    où les piverts se posent sur mon bras »

    1962

     

     

    Zheng Chouyu

    in Le ciel en fuiteAnthologie de la nouvelle poésie chinoise

    Édition établie et traduite par Chantal Chen-Andro & Martine Valette-Hémery

    Circé, 2004

    http://www.editions-circe.fr/livre-Le_ciel_en_fuite_%E2%80%93_Anthologie_de_la_nouvelle_po%C3%A9sie_chinoise-224-1-1-0-1.html

  • Xia Yu (Hsai Yu), « Hibernation »

    967_HsiaYu_220x500.jpg

    DR

    « Je ne cherche ainsi qu’à engranger assez d’amour

    assez de tendresse et de ruse

    par précaution     si d’aventure

    je te rencontre à mon réveil



    je ne cherche ainsi qu’à engranger assez de fierté

    assez de solitude et d’indifférence

    par précaution     si d’aventure

    tu es déjà parti à mon réveil »

    1980

     

    Xia Yu (Hsia Yu — née en 1956 à Taïwan)

    in Le ciel en fuiteAnthologie de la nouvelle poésie chinoise

    établie et traduite par Chantal Chen-Andro & Martine Valette-Hémery

    Circé, 2004

    http://www.editions-circe.fr/livre-Le_ciel_en_fuite_%E2%80%93_Anthologie_de_la_nouvelle_po%C3%A9sie_chinoise-224-1-1-0-1.html