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denise le dantec

  • Denise Le Dantec, « La seconde augmentée »

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    DR

     

    « Saison des cerises mûres. Le candélabre s’est chargé de fruits.

    Au sol, une infinité de fleurettes blanches et zinzolines.

    Bouquets. Poèmes.

    L’échelle est à hauteur expressive. L’esprit poétique “naïf”.

    Le merle, moqueur.

    On n’échappe pas à l’idylle.

    ­­­­­­­­­­–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

    Soleil de rien. Cet amour. Cette saison. Le ciel caramel.

    L’enfant s’est caché derrière la haie. Son chapeau tromblon. La poésie avance par bonds.

    La branche est rouge avec une boucle de duvet.

    Des précautions. Des minuties. Des secrets.

    Un coupé d’horizon. Une paire d’ailes.

    La lampe brille dans le salon de la Reine.

    –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

    Soleil du soir. Éclats et flux.

    Tu retrouves ton extase. La farouche merveille. Le champ de fleurs irradié, rouge.

     

    La valeur d’ombre du mélèze est en recul, tandis que la rêverie s’augmente en strophes suivant le motif où elle se pose.

    Blessure mienne.

    Serrés contre les hampes, les glaïeuls du champ saignent.

    –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

    Saison des bleuets et du saumon rouge.

    Deux, trois vergées somptueuses, luisantes, carminées.

    Les buis. Les lierres.

    Une fosse de sel. Deux éblouis. Un nuage.

    Est-ce un rêve ? Un épuisement de la pensée ?

    Il faudra aller plus loin.

    –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

    C’est le soir. Le jour a passé l’heure. Silence. Oubli.

    Rien n’est perdu.

    L’herbe surgit sur sa tige. La petite étoile. L’anémone des bois.

    La poésie vient parfois sans qu’on y mette la main. »

     

    Denise Le Dantec

    La seconde augmentée

    Tarabuste, 2019

    http://www.laboutiquedetarabuste.com/fr/collections/doute-b-a-t/autres/le-dantec-denise-la-seconde-augmentee/224

  • Denise Le Dantec, « Les Jardins et les Jours »

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    « … Est-il vrai, comme je le pense, que nous cherchons à atteindre, enfin, une plénitude ?

     

    Le jardin nous en offre, sinon la réponse, du moins la condition.

     

    À la dispersion cruelle, nous préférons la dérive ténue du jardin.

     

     

    Le temps que je prends au jardin est le temps d’arrêt qu’il me faut pour vivre sur le mode le plus juste qui m’est possible.

     

    Au jardin des Augustines, je suis indisponible, injoignable.

     

    Mon temps, notre temps n’est pas illimité.

     

    Toute conclusion renoncée, je m’abandonne aux vertus de la vie ordinaire, réglée par la cloche de l’église, où chacun s’abandonne, autant que faire se peut, au plaisir de la lumière et de la chaleur, quand celle-ci n’est pas trop forte, en fin de journée ou après le repas du soir.

     

     

    Je regarde autour de moi : le merveilleux s’éclipse.

     

    Je change de respiration.

     

    Assurément, il y a une prédilection de l’esprit pour la beauté prodigue, extravagante, qui est la marque de notre puissance d’être.

    Ici, l’imagination est mortelle. Seule la réalité compte. »

     

     Denise Le Dantec

     Les Jardins et les Jours

    Éditions du Rocher, 2007