vendredi, 25 décembre 2015
Hannah Arendt, « Heureux celui qui n’a pas de patrie »
« Une fille et un garçon
au bord du ruisseau et dans la forêt,
d’abord ils sont jeunes ensemble,
puis ensemble ils sont vieux.
Dehors les années s’étendent
Et ce qu’on nomme la vie,
L’être-ensemble habite dedans
Qui ne connaît ni la vie ni les ans.
Hannah Arendt
Heureux celui n’a pas de patrie. Poèmes de pensée
Traduit de l’allemand par François Mathieu
Edition établie, annotée et présentée par Karin Biro
Payot, 2015
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lundi, 21 janvier 2013
Christine Lavant
« Qu’il est bon que je sois cachée
et plus jamais ne sois visible.
Mon amande — en discorde avec la terre —
est montée de son plein gré dans la lune :
lors tu peux dormir sur tes deux oreilles.
Le lieu où nous nous sommes rencontrés
n’a jamais été vraiment dans le temps.
Pardonne-moi ce savoir
— pelure de la solitude.
Peut-être que, malgré cela, ton oreiller
est parfois au toucher comme couvert de rosée,
peut-être que, du haut de son perchoir,
le coq t’annonce de sa voix souvent trop perçante
qu’à nouveau le matin se lève, clair
comme le verre, au-dessus de ton toit,
quand toi, tu es très faible
et défait d’avoir veillé ?
Je ne suis pas celle qui lors te tourmente,
je suis la servante qui pèle des pommes
dans la lune et n’en mange aucune. »
Christine Lavant
« L’Écuelle du mendiant »
in Un art comme le mien n’est que vie mutilée
Poèmes choisis, présentés et traduits de l’allemand (Autriche)
par François Mathieu
Lignes, 2009
Merci à Lambert Schlechter, ici en compagnie de Christine Lavant, début des années 70
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