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le vieil homme qui n'en fait qu'à sa guise

  • Lu Yu, « La nuit du 18e jour du 7e mois, composé sur l’oreiller »

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    « un éclair jaillit, il fait clair comme en plein jour

    pas encore apaisé le tonnerre gronde

    les nuages défilent confusément puis disparaissent

    lentement monte la lune solitaire

    dans les herbes couvertes de rosée des criquets conversent

    le vent dans les branches effraie les pies

    dès que la fraîcheur naît je me sens enfin à l’aise

    je dors profondément jusqu’à ce qu’à la fenêtre il fasse jour »

     

    Lu Yu

    Le vieil homme qui n’en fait qu’à sa guise

    Poèmes choisis et traduits du chinois par Cheng Wing fun & Hervé Collet

    Moundarren, 1995, rééd. 2012

    https://moundarren.com/livre/lu-yu/

  • Lu Yu, « M’adonnant à la lecture »

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    « “le vieil homme qui n’en fait qu’à sa guise”, la tête blanche, est retourné dans son méandre de la rivière Shan

    dans la solitude derrière mon portail rustique, les livres remplissent la maison

    le potage de chénopode et la bouillie de blé refroidissent, je ne vais pas manger

    lire les cinq tombereaux de livres réunis durant toute ma vie me comble

    non sans grand peine je corrige les erreurs, efface et réécris

    sur des mélodies tristes je fredonne des ballades poignantes

    j’ai complété le catalogue des idéogrammes

    même les interprétations mineures en langue étrangère, je note tout

    parfois jusqu’à l’aube je n’éteins pas la lampe

    la neige qui tombe drue frappe à la fenêtre “su su”

    encore douze années avant que je n’atteigne l’âge de soixante-dix ans

    peut-être y a-t-il quelques classiques perdus, quelques chapitres manquants à ajouter à ma collection

    je ne crains pas que les visiteurs se moquent de ce fou des livres

    c’est tout de même mieux que si les livres restaient tout neufs dans leur étui, sans que personne ne les touche »

     

    Lu Yu

     Le vieil homme qui n’en fait qu'à sa guise

    traduit du chinois par Cheng Wing fun & Hervé Collet

    Moundarren, 1995

  • Lu Yu, « Le vieil homme qui n’en fait qu’à sa guise »

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    « Me lamentant de manquer de vin (74 ans)

     

    nul besoin d’endiguer le Fleuve Jaune,

    nul besoin de déterrer les tripodes de la dynastie Chou

    je souhaite seulement qu’à la maison le vin coule à ot,

    jour et nuit ivre à ne pas m’en réveiller

    nul besoin d’une coiffe grande comme une corbeille à vanner les céréales,

    je souhaite seulement que mon corps soit robuste et en bonne santé,

    et du matin au soir boire sans cesse du vin

    la Création peu clémente,

    chaque jour me met à l’épreuve,

    faisant en sorte que, dans ma coupe en bronze,

    des mois durant la poussière s’accumule

    en cette vie, lorsque j’ai du vin pour la désinvolture je deviens sans rival

    cent rouleaux manuscrits se remplissent comme si le vent et la pluie faisaient rage

    la Création voudrait-elle m’embarrasser avec la sobriété,

    la folie du vieil homme lorsqu’il est sobre, vous ne la connaissez pas encore »

     

    Lu Yu

    Le vieil homme qui n’en fait qu’à sa guise

    Poèmes choisis et traduits du chinois par Cheng Wing fun & Hervé Collet

    Moundarren, 1995, rééd. 2012