UA-62381023-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

une poignée de sable

  • Ishikawa Takuboku, « 7 tankas »

    Takuboku_Ishikawa.jpg 

    « Tout comme l’enfant qui parti en voyage

    revenu au pays s’endort

    aussi doucement en vérité est arrivé l’hiver

     

    Chose plutôt rare

    que ce calme plat dans mon cœur

    quand j’écoute avec plaisir jusqu’à l’horloge qui sonne

     

    Ah si pour sincèrement

    lui ouvrir mon cœur j’avais un ami !

    Je commencerais par lui parler de toi

     

    Ce dont les gens parlent

    cette beauté des cheveux défaits qui s’emmêlent aux tempes

    je l’ai reconnue en te voyant écrire

     

    De couleur cramoisie

    ce vieux carnet où subsistent

    l’heure et le lieu du rendez-vous secret !

     

    Dix ans déjà que je l’ai composé disait-il de ce poème chinois

    avant de le déclamer lorsqu’il était ivre

    Ami vieilli de tant voyager

     

    Quand donc était-ce ?

    Oh la joie que j’avais eue à entendre soudain dans un rêve

    cette voix que depuis si longtemps hélas je ne puis écouter ! »

                                                                                                                   1910

     

    Ishikawa Takuboku

    Une poignée de sable

    Traduit du japonais par Yves-Marie Allioux

    Philippe Picquier, 2016

  • Ishikawa Takuboku, « Une poignée de sable »

    ishikawa-takuboku.jpg

    « Tôt ce matin

    écrite par cette jeune sœur qui a déjà passé l’âge de se marier

    j’ai lu une lettre qui ressemblait fort à une lettre d’amour

     

    Que quiconque la lisant

    ne puisse m’oublier

    telle est la longue lettre que je voulais écrire ce soir

     

    Grondé

    un cœur d’enfant éclate en sanglots

    Tel est le cœur que je voudrais avoir

     

    Comme une bête malade

    mon cœur

    dès qu’il entend parler du pays s’apaise

     

    Souffrance de l’errance que je n’aurai su rendre

    dans ce brouillon dont l’écriture

    m’est si pénible à relire !

     

    Quelque part

    traîne comme une odeur de peau de mandarine brûlée

    voici le soir 

     

    Venu dans ce parc un jour de beau temps

    en marchant

    j’ai pris conscience du déclin tout récent de mes forces »

     

    Ishikawa Takuboku

    Une poignée de sable

    Traduit du japonais par Yves-Marie Allioux

    Philippe Picquier, 2016