mardi, 31 décembre 2019
Ishikawa Takuboku, « 7 tankas »
« Tout comme l’enfant qui parti en voyage
revenu au pays s’endort
aussi doucement en vérité est arrivé l’hiver
Chose plutôt rare
que ce calme plat dans mon cœur
quand j’écoute avec plaisir jusqu’à l’horloge qui sonne
Ah si pour sincèrement
lui ouvrir mon cœur j’avais un ami !
Je commencerais par lui parler de toi
Ce dont les gens parlent
cette beauté des cheveux défaits qui s’emmêlent aux tempes
je l’ai reconnue en te voyant écrire
De couleur cramoisie
ce vieux carnet où subsistent
l’heure et le lieu du rendez-vous secret !
Dix ans déjà que je l’ai composé disait-il de ce poème chinois
avant de le déclamer lorsqu’il était ivre
Ami vieilli de tant voyager
Quand donc était-ce ?
Oh la joie que j’avais eue à entendre soudain dans un rêve
cette voix que depuis si longtemps hélas je ne puis écouter ! »
1910
Ishikawa Takuboku
Une poignée de sable
Traduit du japonais par Yves-Marie Allioux
Philippe Picquier, 2016
17:35 Publié dans Écrivains, Édition, Je déballe ma bibliothèque, Livre | Lien permanent | Tags : ishikawa tabukoku, une poignée de sable, yves-marie allioux, philippe picquier
lundi, 20 juin 2016
Ishikawa Takuboku, « Une poignée de sable »
« Tôt ce matin
écrite par cette jeune sœur qui a déjà passé l’âge de se marier
j’ai lu une lettre qui ressemblait fort à une lettre d’amour
Que quiconque la lisant
ne puisse m’oublier
telle est la longue lettre que je voulais écrire ce soir
Grondé
un cœur d’enfant éclate en sanglots
Tel est le cœur que je voudrais avoir
Comme une bête malade
mon cœur
dès qu’il entend parler du pays s’apaise
Souffrance de l’errance que je n’aurai su rendre
dans ce brouillon dont l’écriture
m’est si pénible à relire !
Quelque part
traîne comme une odeur de peau de mandarine brûlée
voici le soir
Venu dans ce parc un jour de beau temps
en marchant
j’ai pris conscience du déclin tout récent de mes forces »
Ishikawa Takuboku
Une poignée de sable
Traduit du japonais par Yves-Marie Allioux
Philippe Picquier, 2016
18:14 Publié dans Écrivains, Édition | Lien permanent | Tags : ishikawa takuboku, une poignée de sable, yves-marc allioux, philippe picquier