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  • Antoine Wauters, « Sylvia »

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    « Écrire dis-tu, mais à mi-mots, tout bas, pour qu’entre nous quelque chose soit, quelque chose reste qui, lui, ne mourra pas. Un lien. Une mémoire. Fragile.

    Et chaque mot que j’écris veut ça : que ce qui s’achemine et court ou même le en droite ligne jusqu’à l’évanescence, ne s’efface tout à fait et reste, même gommé, blanchi ou légèrement jauni, à l’intérieur de moi. En moi. Comme odeur qui s’accroche, intacte, à vos vêtements : slips, chapeau, blazer, pantalons et chemises qui, je le crains, niront bientôt dans de grands sacs plastiques à fermeture Éclair, à moins que je ne les porte moi-même – je les porte moi-même.

    Et chaque mot que j’écris – qui me maintient en vie et dans le même temps m’éloigne de la vie – me rapproche de vous. De toi Charles et de ton corps Armand, maintenant plus mince qu’un ballot de paille, un corps de petite lle ou la moitié du mien, corps vivant qui reste là : à moitié inconscient, ottant et ou, perdu et sans mémoire comme sont perdus et sans mémoire tes propres personnages, Sylvia. »

     

    Antoine Wauters

    Sylvia

    Coll. Grands fonds, Cheyne éditeur, 2014

  • Georg Christoph Lichtenberg

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    «  Beaucoup de choses me font mal qui ne font qu’un peu de peine aux autres.

     

    Nos ancêtres avaient de bonnes raisons de créer cet ordre-là et nous avons de bonnes raisons de l’abolir.

     

    Il y a en effet beaucoup de gens qui lisent pour être dispensés de penser.

     

    L’un conçoit l’idée, l’autre la porte sur les fonts baptismaux, le troisième lui fait des enfants, le quatrième lui rend  visite au moment de sa mort et le cinquième l’enterre.

     

    Pour réveiller le système qui dort en chaque homme, rien ne vaut l’écriture. Quiconque a écrit a trouvé qu’elle réveille toujours quelque chose que l’on discernait mal jusque-là bien que cela fût en nous. »

     

     in Jean François Billeter

    Lichtenberg

    Choix et traduction

    Allia, 2014