jeudi, 16 mars 2017
Li Po, « Jour de printemps, après l’ivresse évoquant mon sentiment »
Li Po par Liáng Kǎi
« vivre en ce monde est comme un grand rêve
à quoi bon se fatiguer ?
aussi tout le jour je suis ivre
je m’effondre et m’allonge sur le perron
au réveil je regarde dans la cour
un oiseau chante parmi les fleurs
dis-moi, quelle saison est-ce ?
“dans le vent du printemps chante le loriot”
ému par cela je suis pour soupirer,
mais devant le vin me sers à nouveau
je chante à haute voix, attendant la lune claire
quand mon chant s’achève mon sentiment est apaisé »
Li Po (701-762)
Buvant seul sous la lune
Traduit du chinois par Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren, 1988
14:34 Publié dans Écrivains, Édition | Lien permanent | Tags : li po, buvant seul sous la lune, chang wing fun, hervé collet, moundarren
samedi, 13 février 2016
Li Po, « Buvant seul sous la lune »
Li Po, portrait imaginaire par Liang Ka, XIIIe siècle
Deux traductions d'un même poème
« un pichet de vin au milieu des fleurs,
je bois seul, sans compagnon
levant ma coupe je convie la lune claire
avec mon ombre nous voilà trois
la lune hélas ! ne sait pas boire,
et mon ombre ne fait que me suivre
compagnes d’un moment, lune et ombre,
réjouissons-nous, profitons du printemps
je chante, la lune musarde
je danse, mon ombre s’égare
encore sobres ensemble nous nous égayons
ivres chacun s’en retourne
mais notre union est éternelle, notre amitié sans limite
sur le Fleuve céleste là-haut nous nous retrouverons
Li Po
Buvant seul sous la lune
Poèmes traduit du chinois par
Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren, 1998
&
« Pichet de vin posé parmi les fleurs.
Boire tout seul privé de compagnon.
Levant ma coupe, je salue la lune
Nous sommes trois : elle mon ombre et moi.
La lune cependant ne sait pas boire
L’ombre non plus qui m’a toujours suivi.
Mais buvons à mon ombre et à la lune
C’est l’éphémère joie de ce printemps.
J’entonne un chant – la lune suit mon rythme
Je danse l’ombre danse au même pas.
L’éveil et la joie pure d’être ensemble.
L’ivresse dissipée chacun se quitte.
Errants à tout jamais liés et seuls
Les retrouvailles dans la Voie lactée. »
Ombres de Chine
Douze poètes de la dynastie tang (680-870) et un épilogue
Choix, traduction et commentaire André Markowicz
Inculte / dernière marge, 2015
18:52 | Lien permanent | Tags : li po, cheng wing fun, hervé collet, andré markowicz, moundarren, inculte